Depuis l’avènement de la démocratie dans notre pays, on peut dire que l’éducation marche à l’envers. Il y a deux décennies que notre pays végète une seule université dont le nombre s’accroit chaque année (près de 85000 étudiants cette année).
Avec tous les problèmes qui minent l’UB, le MESRS semble détenir un miracle qui pourrait doter le Mali de 4 quatre universités dans deux mois.
Tout à fait, la rumeur est devenue une réalité si l’on s’en tient au conseil des ministres du 14 Juillet 2011 à la salle délibérations au palais de Koulouba sous la présidence du président de la République, Amadou Toumani Touré.
Il a été adopté dans le chapitre des communications : « AU TITRE DU MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Le Conseil des ministres a examiné une communication relative au rapport sur l’Enseignement supérieur et au plan d’actions à court terme. Le système d’enseignement supérieur et de recherche scientifique de notre pays est confronté à des problèmes essentiellement d’ordre structurel parmi lesquels la forte croissance des effectifs, le déficit en personnel enseignant, l’insuffisance de locaux administratifs et pédagogiques, la violence et l’insécurité sur le campus universitaire. Face à cette situation, il apparait nécessaire de prendre des mesures appropriées en vue de disposer d’un système d’enseignement et de recherche plus performant et capable de concilier les impératifs de développement du pays et la compétition internationale. Le rapport sur l’Enseignement supérieur et le plan d’actions à court terme pour une bonne reprise de l’année universitaire, s’inscrivent dans cette perspective. Le rapport analyse le secteur et fait des propositions d’amélioration en matière de gouvernance, de ressources humaines et financières, d’œuvres universitaires et d’infrastructures. Le plan d’actions à court terme pour une bonne reprise de l’année universitaire prévoit notamment : – la fermeture des résidences universitaires en vue de leur réhabilitation avant la rentrée scolaire 2011-2012 ; – la création de quatre universités en lieu et place de l’université de Bamako ; – le renforcement des capacités d’encadrement et des capacités de gestion des structures d’enseignement. Pour mener à bien ces actions, toutes les structures de l’Enseignement supérieur seront mises en congé en même temps pour préparer la rentrée 2011-2012 dans les meilleures conditions. »
Après la communication, le ciel semble tomber sur la tête des étudiants qui naturellement sont abattus car tout le monde conscient de l’état de notre école.
Mais le flou demeure dans cette décision de congé dont la date n’a pas été précisée dans l’élément.
La raison évoquée est d’aller en congé pour bien préparer la rentrée académique 2011-2012, ce qui veut dire que l’année 2010-2011 est déjà mise dans les archives. Cependant, dans ces deux mois, est-il possible de mettre les embarras de l’université de Bamako en ordre voire le. Certes, on sait que l’école malienne est une grande pirogue dont aucun occupant souhaite ne le chavirement, il est indéniable de reconnaître l’état moribond du système de notre enseignement. Donc il faut une nouvelle politique pour la soigner. Cela ne peut pas se faire sans des difficultés qui incombent des uns et des autres qui devraient aussi assumer en pensant à l’avenir. Mais, l’inquiétude est de savoir si cette solution de fermeture envisagée par le gouvernement pour instaurer un nouvel ordre sera-t-elle un médicament adéquat à la maladie de l’UB qui devrait dans deux mois « les universités de Bamako ». Le temps imparti pour le réaménagement des campus, restructurer l’administration suffira-t-il pour reformer des enseignants pour la nouvelle rentrée académique ?
Les réponses satisfaisantes à ces questions permettront dans deux mois de se relancer dans la conquête de son lustre d’antan. Car les meilleurs étudiants seront collationnés de façons normales. Pour ce faire, il faut des outils pertinents à la disposition des étudiants chercheurs qui seront aussi capables d’établir leur savoir-faire au profit de la nation et du monde entier. Il est avéré sans ambages ce congé synonyme d’une « année blanche », même si le ministre Bellegarde refuse de l’appeler ainsi.
Par ailleurs, le ministre de l’enseignement supérieur a assuré de donner toute les bourses de l’année 2010-2011 aux étudiants avant de partir en congé. Et pourtant, il y a aussi maints étudiants qui n’ont pas eu leurs cartes magnétiques au niveau de l’Ecobank, leur sort qui leur est réservé préoccupe plus d’un.
SEYDOU KARAMOKO KONE