FAST : la grogne monte au sein des étudiants

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A l’université de Bamako, persiste, une certaine tension entre les étudiants et leurs encadreurs. Notamment, à la Faculté des Sciences et Techniques (FAST). A l’origine, de ces tensions le Système Licence-Master-Doctorat, communément, appelé système LMD qui s’est révélé être un véritable fiasco depuis son adoption en 2007.

Etudiants, professeurs et dirigeants des structures universitaires nous livrent, ici, leur avis sur les causes  de cet échec. Lisez plutôt  ….

Le système universitaire malien est malade. Pour guérir de ce mal, les autorités en charge de l’Education n’ont pas lésiné sur les moyens. Des recettes “miracles” ont été inventées. Parmi celles-ci, le système LMD. D’origine anglo-saxonne, il a été introduit à l’université de Bamako, parce que jugée utile pour la gestion de la pléthore de bacheliers issus, chaque année, des lycées.

Selon Abderrahmane Kelly, étudiant en licence à la FAST et Secrétaire Général adjoint de l’AEEM de ladite faculté, le système LMD est une “malédiction”. « Cela fait six ans, dit-il, que je suis dans cette faculté, je n’ai jamais redoublé, mais je suis en licence. Comment pouvez-vous comprendre ça? quand on sait que ceux avec qui, j’ai eu le bac viennent de décrocher leur Master II », nous a-t-il confié. Le système en tant que tel n’est pas mauvais, dit-il, c’est l’administration qui ne le maitrise  pas.

Pour Ali, un camarade de Kelly, impatient de prendre la parole, la FAST est à l’agonie: «  Ça fait quatre années que je suis ici et c’est seulement cette année que je suis passé en deuxième année. Il y a des années où, vous n’êtes ni redoublant ni passant. Le problème c’est que personne ne comprend ce système ».

Du côté de la direction, nous avons pu contacter Mamadou Diawara, professeur et chef de DER-chimie à la FAST. Pou lui, le système LMD est une nécessité si nous ne voulons pas être en marge de la mondialisation. « Le seul problème avec le système LMD, c’est sa rigueur. Il n’est pas flexible contrairement au système classique. Dans ce système, l’étudiant doit obligatoirement suivre toutes les heures de cours pour que l’année soit validée. Il doit également avoir la moyenne dans chaque  matière, ce qui n’était le cas avant ».

Fait majeur, cependant, M. Diawara reconnait, que depuis sa mise en pratique, pas une fois, les deux semestres annuels réglementaires n’ont pu être bouclés. La faute serait due, selon lui, aux grèves des enseignants et des étudiants.

A l’IUG, Institut Universitaire de Gestion ayant servi avec la FAST  de laboratoire au système LMD, les choses vont mieux. Beaucoup mieux. C’est en tout cas ce que disent les étudiants que nous y avons rencontrés. La seule inquiétude, selon Siaka Diallo, étudiant en Licence finance-comptabilité, c’est au niveau de l’emploi : « sachant que la licence n’est pas demandée lors des concours de la fonction publique, qu’allons-nous devenir ? », s’est-il interrogé.

Mamadou Togola

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