Des milliers de diplômés sortent chaque année des facultés et autres structures de formation du Mali. Les attestations qu’elles délivrent sont peu sécurisées car elles font l’objet de falsification par des personnes mal intentionnées soit en accord avec le vrai détenteur du diplôme ou soit à son insu.
Le développement des technologies aidant, il est très facile de les falsifier. Il suffit d’un scanner pour le faire puisque les diplômes sont généralement des simples feuilles A4 sans mesure de sécurité anti-falsification comme c’est le cas en Côte d’Ivoire. Par exemple, les attestations de la FLASH ne sont même pas numérotées. Beaucoup de gérants de cybercafé se sont adonnés à ces pratiques frauduleuses mais lucratives.
Tu scannes d’abord le diplôme et ensuite tu effaces les références du vrai détenteur pour mettre les noms de son nouveau détenteur. Enfin on imprime avec une imprimante en couleur, selon un gérant d’un cybercafé. Si c’est bien fait, il est tres difficile de distinguer l’attestation falsifiée de son original, ajoute-t-il.
‘‘J’enseigne la littérature et la grammaire dans un lycée privé de Lafiabougou alors que j’ai fait la filière Anthropologie à la FLASH. J’ai appris que le dit lycée cherchait un professeur de lettres. Toutes mes tentatives antérieures de trouver un emploi avaient été vaines. Un ami m’a dit qu’il était possible d’effacer le nom de ma filière dans mon attestation et mettre la série que je désirais. C’est ainsi que avec l’aide d’un informaticien, j’ai pu le faire. Du coup, j’ai été recruté et j’enseigne le français depuis deux ans. Ma conscience me gronde mais je n’avais pas le choix. Il fallait que je travaille pour vivre’’, nous raconta M. K.
Beaucoup de personnes se présentent aux concours et aux recrutements avec des diplômes qui en réalité ne leur appartiennent pas. De nombreuses gens sont victimes de cette pratique. Et c’est à l’approche des périodes de concours que ces pratiques sont courantes. Les autorités scolaires et universitaires sont interpellées pour prendre des mesures visant à mieux sécuriser les attestations qu’elles délivrent aux sortants de leurs structures de formation.
Ali Timbiné
