Face aux conditions jugées déplorables et démotivantes : Le Syndicat des enseignants du privé sur le pied de guerre

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Les enseignants des écoles privées ne supportant plus leurs conditions de travail et de vie décident en fin de s’affranchir. A travers un syndicat qu’ils ont réussi à mettre en place, à savoir la section de l’enseignement privé laïc, ils ambitionnent de  se faire entendre.

Licenciement abusif, non paiement de salaire pendant les 12 mois de l’année, des taux horaires fixés selon l’humeur du promoteur, absence de couverture sociale (AMO, Inps) absence de d’enseignants permanent et manque de respect des apprenants, tels sont entre autre problèmes auxquels sont confrontés les enseignants des écoles privées au Mali. Longtemps passifs, ces enseignants se sont réveillés. En avril 2015, ils ont pu mettre en place un mouvement appelé Section de l’enseignement privé laïc (Sepl), afin d’occuper la section réservée aux privés par Syndicat national de l’Education et de la culture (Snec). Sous la couverture du Snec qui lui facilite  l’accès au gouvernement, la Sepl sort ses griffes.  Profitant d’une session de formation de ses militants sur la lutte syndicale, le secrétaire général de la Section de l’enseignement privé laïc, Abdoulaye Berthé, a posé le débat de l’application de la convention collective. A l’en croire, malgré la prolifération des écoles privées à partir de 1994, aucun texte ne légifère le secteur. Une situation qui réduit la marge de manœuvre des enseignants du privé au cas de besoin de recours visant à revendiquer leurs droits ou demandant réparation de préjudices causés par l’employeur. «A chaque fois que nous saisissons l’Inspection de travail pour trancher une question opposant un enseignant du privé et son employeur, les inspecteurs nous font savoir qu’il y a un vide juridique. A la justice, c’est le même scénario, car la loi, nous apprend-on,  nous considère comme des ouvriers. Mais avec la convention collective que nous revendiquons, on aura des textes qui détermineront les plans de carrière pour les enseignants et assureront leur protection», nous a confié au téléphone Abdoulaye Berthé.  Au regard de la précarité aggravée par un manque de dispositions juridiques, auxquelles fait face la corporation, la section de l’enseignement privé laïc a approché le Snec afin que celui-ci les aider à obtenir gain de cause. D’ores et déjà, précise-t-il, les choses avancent. «Car à travers Maouloud Ben Kattra qui a promis de nous aider à rédiger la Convention collective,  nous allons entamer des négociations avec le gouvernement. Le ministre de l’Education nationale a déjà donné son avis favorable. Vraiment, pour nous, la Convention collective est un tremplin ». Partant, il se dit confiant et affirme se battre jusqu’à obtenir gain de cause. «Nous ne sommes pas des va-t-en guerre.  Mais au cas où cette démarche ne portera pas le fruit escompté, rapporte notre interlocuteur, le mouvement se réserve le droit d’observer des grèves jusqu’à satisfaction de ses doléances. Il s’agit de la garantie d’une couverture sociale, l’uniformisation des taux horaires dans les différentes écoles,  le recrutement des enseignants permanents et le paiement régulier des dus des enseignants.

Oumar KONATE

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