Les examens de fin d’année du D E F, du CAP et du BAC ont démontré une fois de plus la gravité de la corruption dans notre pays, le Mali. L’année académique 2010- 2011 tire vers sa fin.
A cette occasion, comme d’habitude, des examens de fin d’année ont été organisés pour trier les meilleurs élèves qui accéderont, la rentrée prochaine, à d’autres étapes de leurs études, c’est à dire les classes supérieures pour certains et la fin des études pour d’autres. Mais le visage que nous montrent ces différents examens présage déjà l’échec des autorités scolaires dans les objectifs recherchés. Tout a débuté par l’examen pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF) en passant par le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP), le baccalauréat et enfin le BT à un degré moindre.
D’abord commençons par le D E F, à ce niveau nous avons vu une fuite généralisée des sujets qui devraient être traités par les élèves. D’après nos sources, des matières comme la biologie, les mathématiques, la physique, la chimie l’anglais etc. circulaient dans la ville de Bamako, comme circulent les feuilles mortes drainées par le vent. Donc, les enfants connaissant déjà les sujets s’étaient préparés en conséquence. Cela est une insulte grossière à l’égard de notre pays. Quelles malhonnêtetés professionnelles ! Que veulent ces irresponsables de notre éducation ? Est-ce dans le dessein de décrédibiliser le ministre en charge de l’éducation ? A qui profitent ces comportements immoraux ? Quant au cap et au Bac, contrairement au D E F, les candidats n’avaient pas eu les sujets en avance mais d’autres méthodes ont été crées par les spécialistes de la fraude.
En effet, malgré les dispositions prises par les organisateurs dans certains centres, les copies photocopiées, sur lesquelles on avait traité les épreuves, circulaient dans les salles d’examen comme des pipes amicales. Tout cela au vu et su de ceux la-mêmes sur lesquels on comptait pour endiguer cette fraude. Il s’agit notamment de ces touristes (du moins certains parmi eux) qui étaient venus pour visiter les locaux des établissements en oubliant leurs devoirs de surveillants. Tout le monde était presque dans le coup. A commencer par les présidents de centre d’examens en passant par les surveillants et même nos chers porteurs d’uniformes qui tenaient la garde des portails des différents centres d’examens. Toujours, selon nos sources, qui se veulent formelles, la fraude était délibérément organisée dans certains centres comme le lycée « Fraternité » de Sarambougou, le lycée Todjel Gargouna de Fombabougou, à propos, un administrateur(le proviseur) dudit lycée aurait écopé d’une suspension momentanée pour son comportement inconciliable avec la pédagogie, le lycée Technique Niaré Froid de Titibougou qui, malgré ces infrastructures de forteresse, a été violé. Tous ces centres relèvent de l’Académie d’Enseignement de Kati.
Toujours, d’après nos sources, une autorité scolaire (un haut cadre du département en charge de l’éducation) serait prise à partie par les élèves candidats, parce que, tout simplement, ce dernier avait durci la surveillance, à travers les instructions qu’il avait données aux surveillants. N’eut été l’intervention des hommes en tenue, elle aurait été lynchée. Des actes de ce genre doivent être sanctionnés avec la dernière rigueur.
C’est pourquoi, le ministre Salikou Sanogo, alerté dès le début, a fait venir, presque le personnel de son cabinet, dans ces différents centres. Mais ceux-ci ne pouvant pas contrôler tout ensemble, il y avait toujours des infiltrations des photocopies dans les différentes salles d’examens.
Le Mali, à ne pas douter, est un pays corrompu jusqu’à la moelle épinière. Dans un pays où la corruption est institutionnalisée, que deviendraient les futures générations qui ne reçoivent aucun enseignement digne de ce nom pendant leurs études universitaires. A cette allure, si des mesures ne sont prises pour empêcher la perpétration des comportements honteux, dans quelques années, l’administration malienne sera totalement paralysée. Par ailleurs, il y a lieu de réfléchir et de réviser les conditions d’organisation des examens et les solutions ne manquent pas s’il ya la volonté politique. Ce qui est très impératif si nous voulons assurer la relève dans les jours à venir, en formant de bons cadres. Mais tôt ou tard la vérité triomphera au Mali, comme elle l’a été dans les pays voisins.
Mamadou COULIBALY