Après le CAP, le DEF et le Baccalauréat, les 53 795 candidats inscrits au brevet de technicien (BT) sont à la quête de leurs diplômes de fin de cycle. Les épreuves écrites et orales devant prendre fin aujourd’hui, font l’objet de magouilles flagrantes dans plusieurs centres. Elles ont commencé depuis le 20 juin 2011 en même temps que celles de l’Institut de Formation des Maitres (IFM).
Ils sont au nombre de 53 795 dont 8 669 en industrie et 27 163 en tertiaire pour le brevet de technicien (BT1). Si tout le monde s’accorde sur le fait que l’année scolaire 2010- 2011 s’est déroulée dans le calme, elle s’achève néanmoins avec des examens bafouillés par la fraude et le laisser-aller. Depuis le début des épreuves, le lundi dernier, plusieurs centres se sont transformés en marché de copies. Désormais, la magouille se fait de façon flagrante. Nombreux sont les surveillants qui n’hésitent plus à s’afficher devant les candidats, dans la salle, pour leur proposer de payer des copies frauduleuses. Il s’agit des réponses aux sujets que ces surveillants malhonnêtes traitent sur place à la hâte. Les tarifs varient selon les lieux et les surveillants. Certains demandent 1000 F Cfa par candidat et par sujet. D’autres ont plafonné leur tarif à 5 000F par candidat et par sujet. Ces bouts de papier sont achetés comme du petit pain sans aucune pression.
Dans la plupart des centres, on a plutôt des salles de marché et non d’examen. Pourtant, lors du démarrage de ces épreuves et celles de l’institut de Formation des Maîtres, le Ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales, le Pr. Salikou Sanogo avait l’air satisfait de l’organisation. Il a fait savoir que ces examens sont très importants pour la simple raison qu’ils permettent de mettre directement sur le marché de l’emploi des jeunes ayant une formation professionnelle dans les secteurs tertiaires et secondaires. Aussi, il s’est dit agréablement surpris et impressionné par la participation massive des femmes aux examens (BT et IFM) de cette année. Puisque ces candidats sont sensés être mis directement sur le marché de l’emploi, ils devaient passer par un vrai examen et non cette mascarade à laquelle nous assistons. On a vu cette année des fuites et autres fraudes sans précédent au DEF et au Baccalauréat. On sait que dans ce pays, il y a même des diplômés qui n’ont fait ni examen ni études concernant leurs diplômes. Mais cette fois-ci, le BT bat le record. Pourquoi les autorités ferment-elles les yeux sur ce genre de désastre ? Ont-elles délibérément occasionné cette situation à cause du manque d’infrastructures pour libérer les salles en renvoyant massivement les jeunes vers le chaumage?
Une chose est sûre, les élèves qui obtiendront leurs diplômes dans ces conditions frauduleuses, seront rejetés pour manque de niveau. Ainsi, seules les affinités pourront les conduire à un emploi. Parce que cette option s’est bien ancrée dans notre administration.
Issa Santara