Le dimanche 14 août 2011, les résultats du BAC ont été proclamés. De sources officielles, ils sont passés de 31,46% contre 29,18% l’année dernière pour le BAC général et de 49,59% contre 58,38% pour le BAC technique. Cette petite hausse, loin de faire la fierté de notre pays, étale plutôt les grosses tares de notre système éducatif.
Je ne voudrais pas me faire lyncher par les Syndicats d’enseignement qui cherchent à tout prix à imputer la responsabilité à l’Etat. Mais, eux aussi ont leur part de responsabilité, car il ne faut pas attendre que les choses pourrissent avant de réagir. Qu’ont-ils fait concrètement pour aider l’Etat dans la recherche des solutions adéquates à la descente aux enfers de notre école ? On m’a dit qu’ils sont de grands experts dans la rédaction des plates-formes de revendications, des grèves et des marches… Bon, je n’aime pas beaucoup me mêler de cette affaire, même si je rumine encore très mal la fermeture de toutes les structures de l’enseignement supérieur avec comme conséquence inéluctable, une année blanche.
Sur ce point, les étudiants sont en train de crier au scandale, alors qu’eux aussi sont à l’origine de leur mal. S’ils se mettaient sérieusement aux études, ils pourraient faciliter la tâche au Gouvernement. Ils aiment la facilité, les notes gratuites ou achetées. Eux, ce sont leurs bourses qui les intéressent et dès qu’ils les obtiennent, allez-y voir l’utilisation qu’ils en font. Boîtes de nuit, filles, cigarettes, alcool…, telle est leur devise. Cela m’irrite beaucoup, surtout après la proclamation des résultats catastrophiques du BAC de cette année.
En effet, dans certaines familles et dans certains coins de la capitale, on aurait cru à un deuil national. Pleurs par-ci, lamentations par-là, je n’en revenais pas. Une véritable comédie à la gréco-romaine ! Puisque le ridicule ne tue plus dans ce pays. Et pourtant, ces candidats «malheureux» savaient bien qu’ils n’ont rien foutu durant l’année. Comment peut-on prétendre obtenir son BAC quand on n’a même pas le niveau de la 6ème année fondamentale et quand on ne sait même pas conjuguer le verbe manger au présent de l’indicatif. ? Ne m’en voulez pas, ce n’est pas moi qui me pose cette question, mais un jeune candidat de 35 ans à l’élection présidentielle de 2012. Il s’agit bien de Kassoum Coulibaly qui est le président d’une Organisation Non Gouvernementale dénommée Groupe de Développement de l’Afrique (GDA). Notre école, soutient-il, est chancelante avec des étudiants qu’on repêche au BAC avec 8 de moyenne. «Ce BAC ne reflète même pas le niveau d’un élève de 6ème année fondamentale de certains pays de la sous-région», conclu-t-il.
Ce qui est le plus marrant dans cette affaire, c’est qu’après leur échec massif au BAC de cette année, certains étudiants qui étaient en pleurs, ont été consolés par leurs parents à travers des cadeaux et des sommes d’argent. «Ne pleures pas mon enfant bien-aimé, ça ira l’année prochaine ; tiens ça, va t’amuser et oublies tout». Direction donc les boîtes de nuit et autres maquis, alors qu’on est en mois de carême. A regarder donc de près, ces parents sont complices, car, semble-t-il, ce sont eux qui tentent d’acheter les diplômes pour leurs enfants. Que doivent-ils alors faire, après la tentative avortée de corruption pour obtenir le BAC pour eux ? Il faut justement les consoler d’une manière ou d’une autre pour dissimuler leur forfait.
En tout cas, ces parents «inconscients» ne savent pas qu’ils sont en train de contribuer à l’annihilation des efforts de développement socio-économiques de notre pays, car ce sont normalement leurs enfants «gâtés» qui sont appelés à prendre la relève de demain.
Ce qui me fâche encore, c’est que je me souviens que j’ai un BAC vieux de 19 ans (1992) et qu’en notre temps –mes aînés ne me le démentiront pas-, les parents châtiaient leurs enfants en cas d’échec (coups de fouet et privation de nourriture). Et les résultats étaient concluants. Peut-être qu’il faut alors revenir aux pratiques de ces bons vieux temps pour remettre notre école sur les rails. Et pourquoi ne pas ramener le bâton à l’école !
Ces militants des droits de l’homme, notamment de ceux des enfants, me diront que ces temps sont révolus et qu’il s’agit d’une violation des droits humains. C’est aussi peut-être vrai, mais je pense sincèrement qu’en Afrique pour que les choses marchent, il faut impérativement savoir utiliser la politique «du bâton et de la carotte» en mettant de côté le laxisme, le suivisme, le copier-coller des traditions occidentales. Sachons reconquérir nos valeurs traditionnelles positives pour ouvrir nos pays sur un développement endogène véritable et durable.
Bruno LOMA