Nous avons certainement trop vite parlé en disant n°371 du 12 janvier qu’il n’y avait pas de menace réelle en termes de mouvement associatif ou syndical. A peine la rentrée des classes sonnée, les hostilités ont commencé. Une école qui n’a pas fini de soigner ses plaies, est à nouveau soumise aux soubresauts.
L’école a ouvert ses portes le 25 janvier dernier. Mais ce n’est que le 1er février que les cours ont véritablement débuté. Huit jours après ce démarrage effectif des cours, les militants de l’Association des élèves et étudiants du Mali-AEEM se sont invités dans la rue. Le lundi 8 février, à partir de 9h, un vaste mouvement a déferlé sur les écoles secondaires et quelques écoles primaires de la capitale avec son corolaire de violences verbales et physiques ; confère les échauffourées avec la police notamment en Commune IV suite aux coups de feu retentis au Lycée Mamadou Sarr et qui ont fait des blessés. La cause, le non tenu du congrès de l’association. Un collectif des coordinateurs s’oppose au secrétaire général du bureau de coordination, qui dans une lettre datée du 25 janvier et adressée aux chefs d’établissements pour information sur le renouvellement des comités AEEM le 9 février 2021. Le Collectif soupçonne aussi le secrétaire général du bureau de coordination de vouloir désactiver l’association. Le président du collectif des coordinateurs a invité à son tour, dans une lettre datée du 3 février 2021, les instances de base de sursoir aux activités de renouvellement et exige la tenue du congrès initialement prévu les 30 et 31 janvier 2021. Le collectif des coordinateurs, par la voix de ses militants, reprocheraient également au secrétaire général du bureau de coordination de faire main basse sur le fonds destiné à organiser ce congrès. Toutes, ou presque, les écoles du District de Bamako ont tremblé. Un abandon des cours de 72h est demandé aux militants. Les cours ont repris hier jeudi si le mot d’ordre est respecté et la ‘’grève’’ non reconduite. Peut-on dire que l’année scolaire 2020-2021 est mal partie ?
Comme si cela ne suffisait pas. La coordination de la Synergie des syndicats d’enseignement de Bamako a aussi fait un ‘’arrêt de travail’’ le lundi dernier pour non paiement des salaires du mois de janvier. Cet ‘’arrêt de travail’’ n’est pas nouveau comme l’a si bien dit le secrétaire général de la coordination. Le travail a repris le mercredi dernier. Les informations de dernière minute, avant qu’on ne mette le journal sous presse, font état du début de paiement des salaires le mercredi 10 février et au vu du début, quoique timide, des cours, le mouvement des élèves n’est pas apparemment reconduit.
L’école malienne, grabataire depuis plusieurs décennies avec des moments de fortes tensions ou de convulsions et des moments d’accalmie précaire sera ce que ses acteurs en feront. Tous doivent êtes inventifs : parents d’élèves, élèves et étudiants, corps professoral et administration scolaire (Etat) pour soigner la mauvaise organisation afin que l’école ne s’arrête pas
Drissa T. SANGARE