Chaque année, l’Etat malien met à la disposition des enseignants de l’Ecole Nationale des Ingénieurs (ENI), 30 millions de F CFA destinés à la recherche et au paiement des primes de risques. Ce qui est salutaire même si la somme mérite d’être revue à la hausse. Mais inadmissible, une grande partie de ces sous qui est destinée à la recherche se volatilise chaque années. Pis encore, les assistants sont exclus du partage des primes de risque. Or c’est eux qui font tout le sale boulot dans les labos.
Pendant que les étudiants de l’Ecole Nationale des Ingénieurs savourent difficilement cette période de vacances forcées, certains de leurs enseignants, pas les moindre font la fête. Raison de cette fête, la mise à la disposition par l’Etat, à ceux-ci d’une somme de 30 millions de F CFA destinés à la recherche et au paiement des primes de risque. Ce qui est naturel et salutaire, car ces enseignants dans le cadre de leurs recherches sont régulièrement exposés à des dangers de toute sorte. D’où la nécessité de ce décaissement.
Mais prendre l’argent du contribuable et le distribuer à qui l’on veut est inadmissible. C’est ce qui se passe présentement à l’ENI où chaque année, des professeurs véreux se partagent les 30 millions que l’Etat met à la disposition de toute la structure.
Plus grave, même les enseignants qui passent toute l’année sans présenter des résultats de recherche sont primés. Or, leurs collègues, c’est-à-dire les assistants qui participent du début jusqu’à la fin des travaux de recherche sont privés de ces sous.
Ce qui fait aussi le comble selon nos sources, c’est que le comportement de la direction serait au centre de cette injustice qui commence à paralyser les travaux de recherche au niveau de l’ENI.
Elle distribuerait à qui elle veut les sous perçus au nom de l’ensemble des enseignants. Ce qui fait que des enseignants qui bénéficient une grosse part seraient ceux qui composent avec la direction. Et quand au reste de l’argent, la direction se la coule doucement.
Quant à l’atteinte des objectifs de recherche, ce n’est pas son affaire. C’est à l’Etat de s’en occuper.
Quel partage !
A en croire nos sources, les assistants sont tellement compétents que si jamais on les octroie des primes de recherches ou de risque, ils feront mieux que leurs supérieurs qui passent la majeure partie de leurs temps à s’occuper de leurs propres affaires.
Ce comportement inadmissible de ces enseignants fait que l’ENI qui autre fois, considérée comme une école de référence dans la sous région n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Ainsi, transformant ces étudiants en de véritable vauriens et complexés. Toute chose qui se traduit par le terrain actuellement par le recrutement en masse des ingénieurs de la sous- région (par des entreprises opérant au Mali) au détriment de ceux du Mali.
Et quant aux quelques uns qu’on recrute au niveau national, ils se voient confier la tâche d’un technicien. Là aussi, ils peinent à relever le défi.
A l’ENI l’intérêt personnel, prime sur l’intérêt collectif, ce qui porte à croire que la sortie de l’ornière de l’ENI n’est pas pour demain.
Youba Touré
Enseignant à la retraite à Kalaban-Coro