Enseignement supérieur : Vers de nouvelles reformes ?

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En dépit des nombreux foras organisés par les différents gouvernements et autant de reformes entreprises en faveur du système éducatif ; la question de l’école demeure un casse-tête chinois pour l’ensemble du peuple malien. Le sous secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique reste particulièrement touché par cette situation du fait de sérieux problèmes à la fois structurels, organisationnels, techniques et financiers…sans oublier les contraintes liées  au management et à la gestion pléthorique des flux. C’est pour palier à toutes ses difficultés, compromettant l’avenir du pays et mettant en péril le devenir de milliers de jeunes, que des concertations nationales se tiennent depuis le lundi dernier.

 

La cérémonie d’ouverture, tenue le lundi 07 avril, était présidée par le ministre de la Justice, Mohamed Ali Bathily, représentant le Premier ministre. Il était accompagné pour la circonstance par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Moustapha Dicko, le représentant résident de la Commission de l’UEMOA dans notre pays, Yarssene Akoko, et le président du Comité de pilotage des concertations nationales, le Pr Abdel Kader Koumaré.

 

Ces assises devront permettre aux participants, venus de Bamako et de l’intérieur du pays, d’examiner le rapport d’orientation présenté par le Comité de pilotage des concertations, de proposer des orientations, des mesures et actions à mettre en œuvre pour le développement et la compétitivité du système d’enseignement supérieur et de définir un chronogramme d’exécution. Organisées sous l’égide du Projet d’Appui à l’Enseignement Supérieur  de l’UEMOA, elles se veulent des alternatives de réflexions et d’actions au service du développement des systèmes d’enseignement supérieur de la sous région. Et, elles devront certainement aboutir à de nouvelles reformes dont les plus attendues sont la revue à la baisse du nombre des universités à Bamako (2 au lieu de 4 actuellement), l’autonomisation des structures universitaires et la relecture de plusieurs textes aujourd’hui en déphasage avec la réalité conjoncturelle.

 

Les actions du comité de pilotage ont porté sur l’audition de 203 personnalités composées de tous les acteurs impliqués dans l’enseignement supérieur et autour de 5 thématiques dont la bonne gouvernance, les ressources humaines, l’offre de formation, la recherche/formation, la politique socioculturelle, les infrastructures et équipements et le financement. De son rapport, il ressort que la situation d’ensemble de l’enseignement supérieur malien n’est pas reluisante. ‘’Ce qui s’y passe, ce qui s’y fait, ce qui s’y vit, ne reflète pas les valeurs de travail, d’intégrité, de don de soi et de compétences qui fondent la société malienne. Il est donc important que la gouvernance de l’enseignement supérieur soit revue, corrigée et assise sur des principes intangibles que la concertation nationale devra dégager’’, a martelé le rapporteur du Comité de pilotage.

 

Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, pour sa part, a rappelé la nécessité d’impulser une nouvelle dynamique au système d’enseignement supérieur et de la recherche. ‘’Lequel nouveau départ devra être fondé sur une nouvelle vision, celle qui rime avec la modernité, la qualité, la performance, l’efficacité et l’efficience’’, a indiqué le Professeur Moustapha Dicko.

 

Quant au représentant résident de la Commission de l’UEMOA dans notre pays, Yarssene Akoko, il s’est réjoui de la tenue de ces assises qui se tiennent en prélude d’une rencontre sous-régionale sur le devenir de l’enseignement supérieur dans l’espace UEMOA.

 

«Les ressources humaines sont les biens les mieux partagés dans ce monde, car toute nation en dispose. Leur valorisation par la formation et la recherche relève d’une vision stratégique pour assurer le développement. Les pays qui ont négligé cette approche ont de la peine à décoller alors qu’ils recèlent d’énormes richesses naturelles », a constaté le ministre de la Justice, garde des sceaux, représentant le Premier ministre. Pour Mohamed Ali Bathily, « le temps est venu de rompre avec une spirale qui tire notre pays vers le bas ».

 

A rappeler que ces concertations nationales ne font pas l’unanimité au sein de l’opinion universitaire en particulier, et nationale en générale. Et si les autorités universitaires y voient une opportunité pour booster le système et résoudre définitivement les problèmes récurrents qui y prévalent ; d’aucuns décrient une énième rencontre qui ne fera que déplacer les problèmes plutôt que de les résoudre. Autant dit que les participants et les responsables universitaires sont interpellés ; et qu’il leur revient à travers les actions concrètes qui suivront ces assises et la mise en œuvre des résolutions y afférentes de démontrer le contraire. Nous y reviendrons dans notre dossier spécial du mercredi prochain.

FM

 

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