L’enseignement supérieur malien, depuis quelques années, est confronté à des difficultés liées à la croissance des effectifs d’étudiants à la faiblesse des capacités d’encadrement, à l’insuffisance d’infrastructures, aux lacunes dans l’adaptabilité du personnel administratif chargé de la gouvernance universitaire, à l’inadéquation du cadre juridique et institutionnel pouvant l’adapter au contexte mondial de management et de qualité et à la problématique de l’offre de formation qui reste à améliorer. Lire notre éclairage.
La faiblesse de la recherche scientifique est également un des plus grands défis qui implique la promotion d’un partenariat dynamique tant au plan local, national, régional et international. Or on constate que les Partenaires techniques et financiers (PTF) ont durant longtemps axé leur appui sur l’alphabétisation dite de base.
L’Université de Ségou et les universités de Bamako sont des institutions jeunes qui ont essentiellement hérité des grandes écoles. Cependant elles ont vite été confrontées à un début de massification et de capacité d’encadrement des étudiants. Face à ces contraintes et afin de minimiser leur influence défavorable sur le système, le Gouvernement a entrepris des actions parmi lesquelles :
La relecture du cadre juridique et institutionnel de l’Enseignement Supérieur;
La rénovation et la réhabilitation d’infrastructures universitaires;
L’optimisation de la gestion administrative et financière dont la bancarisation des bourses versées aux étudiants;
La sécurisation et l’assainissement du domaine universitaire;
L’introduction du système Licence-Master-doctorat qui est un acquis important pour la compétitivité et la mobilité des enseignants et des étudiants;
La création en lieu et place de l’ex Université de Bamako de quatre nouvelles universités dont l’Université des Lettres et des Sciences Humaines, l’Université des Sciences Juridiques et Politiques, l’Université des Sciences Sociales et de Gestion, l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies.
La pesanteur du front social
Certes tous les acteurs de l’enseignement œuvrent pour que l’école ne sombre pas dans une crise qui ne fera qu’amplifier celle plus globale qui affecte la nation, mais les Autorités de la transition espèrent jouer leur partition pour conforter sa position et son environnement. Ainsi, elles s’investissent quotidiennement à améliorer le climat social avec les syndicats d’enseignants et l’association des étudiants; accroitre les capacités d’accueil des Universités; améliorer la formation des étudiants et des enseignants; réhabiliter l’école dépouillée de ses biens dans les régions du Nord Mali; relancer vigoureusement la recherche scientifique et réduire toutes les entorses à la bonne gouvernance du système. L’enseignement supérieur peut jouer un rôle primordial dans le renouveau du pays, de son économie et de sa société si son environnement devenait plus clame et plus serein.
Le front social au niveau de l’enseignement supérieur a été fortement marqué par des grèves régulières et plus ou moins longues du personnel enseignant et des étudiants voire des clans d’étudiants qui s’adonnent à des actes de vandalisme, de violence extrême, aboutissant parfois au pire.
Conscient de ces difficultés, le Département de l’enseignement supérieur entretient régulièrement des rencontres avec les partenaires sociaux (AEEM et syndicats d’enseignants). Ces rencontres ont pour objectif principal d’échanger autour des problèmes de l’école et des conditions de vie et de travail de ses premiers acteurs. Il est toujours ressorti de ces rencontres un attachement des différentes parties à se retrouver afin de partager les préoccupations qui sont en réalité communes et relatives aux conditions de vie et de travail des enseignants et des étudiants, dont :
- La gestion des droits pécuniaires d’heures supplémentaires et d’avancement;
- La désaffiliation à l’AMO,
- Le projet de protocole d’accord du 06 mars 2012,
- Le paiement diligent des bourses et trousseaux des étudiants,
- La stratégie pour endiguer la violence en milieu universitaire.
À toutes les rencontres effectuées les parties ont réitéré la nécessité de privilégier le dialogue et la concertation. Cette approche a permis de trouver des solutions rapides aux problèmes sectoriels en l’occurrence la signature des projets d’arrêtés d’heures supplémentaires et d’avancements, l’arrêt des prélèvements sur salaire au titre de l’AMO, le paiement d’un mois de compensation aux enseignants de l’IPR/IFRA, le paiement régulier des bourses et trousseaux des étudiants, solutions qui ont concouru à sauver l’année universitaire 2011-2012 (toutes les structures ont achevé l’année universitaire). Il faut rappeler que l’Etat a versé au titre de l’année universitaire 2011-2012 un montant total de 17 189 843 125 FCFA pour les bourses et trousseaux dus aux étudiants.
L’échange d’informations, le dialogue et la négociation doivent être un principe directeur du département et permettant d’atteindre des résultats satisfaisants à travers la prise en compte effective des préoccupations des partenaires sociaux.
Une vision partagée
Le projet de politique sectorielle préparé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique est articulé autour du constat d’un système d’enseignement supérieur peu performant avec des taux élevés d’échec, de redoublements et de sédentarisation dans les facultés, un faible développement de la recherche et des pratiques pédagogiques qui ne favorisent pas l’apprentissage, des programmes d’études qui ne sont pas en phase avec les demandes du marché du travail et ne confèrent pas les aptitudes nécessaires pour une insertion réussie dans un environnement de travail où la capacité d’adaptation et d’apprentissage tout au long de la vie est un attribut essentiel.
Il y a consensus sur le fait que les dysfonctionnements du système d’enseignement supérieur sont la conséquence du maintien en vigueur des choix effectués il y a quelques décennies alors qu’ils ne sont plus adaptés à la réalité d’une économie mondiale globalisée et à l’évolution des systèmes d’enseignement supérieur en réponse aux transformations constantes de l’économie mondiale. C’est sur la base de ce constat que les participants au forum National sur l’Education ont appelé la communauté nationale dans son ensemble à s’engager dans un effort collectif de redynamisation de l’enseignement supérieur qui souffre de dysfonctionnements liés au cadre institutionnel dans lequel il évolue.
C’est dans ce contexte que le Gouvernement du Mali, avec l’appui de la Banque mondiale et d’autres partenaires, envisage la perspective de réformer de façon globale et plus profonde le secteur de l’enseignement supérieur afin de le mettre à niveau et de le redynamiser. Dans cet objectif la Banque mondiale se solidarise avec les appuis de l’UEMOA ainsi que de nombreux pays comme les Pays Bas. En effet, il est essentiel que l’Université apprenne à établir des liens étroits avec son environnement culturel, social et économique.
Elle doit mettre en place des cadres permanents de concertation tant pour assurer la professionnalisation des formations que pour recueillir les demandes des partenaires locaux. Pour sa part, l’Etat en partenariat avec la communauté scientifique, le monde du travail et les élus, doit continuer à définir la politique nationale de l’enseignement supérieur et à mobiliser les moyens nécessaires dans le cadre d’une programmation pluriannuelle définie afin de réaliser les objectifs qu’il s’est prescrits.
Au plan national, le Département collabore étroitement avec certains Département Ministériels dont l’Education nationale, l’Emploi et la Formation professionnelle; les Syndicats enseignants (SNESUP, SNEC), l’Association des élèves et étudiants du Mali; les Parents d’élèves et les Anciens de l’éducation (FENAPEM et UNEREC); le Conseil supérieur de l’éducation, la Commission nationale pour une école performante et apaisée, l’Amsuneem, la Commission nationale pour l’UNESCO, le Bureau pays de l’UNESCO, la CAFO, l’AMDH etc. En dehors des appuis de l’UEMOA, les Universités ont des relations de coopération avec de nombreuses universités sous régionales et régionales dans le cadre de projets de coopération interuniversitaires ou de programmes de voyages d’études des étudiants.
Il faut enfin signaler que de nombreux pays et organisations internationales à l’instar de la Konrad Adenauer ou de l’USAID/NIH de Bethesda (Washington) accordent des bourses de formation à notre pays dans le cadre de programmes de formation des enseignants ou de celles des étudiants généralement bacheliers. Il s’agit du Maroc, de la Tunisie, de la Chine, de l’Algérie, de l’Egypte, de la France, du Cuba, de Venezuela etc. En rapport avec la Direction nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ces étudiants sont formés dans des filières jugées opportunes pour le développement de l’économie malienne.
Source : MESRS
Ciwara
Monsieur, on peut gérer l’enseignement supérieur avec du bric-à-brac. La vision de l’enseignement supérieur est claire et contenu dans la loi 1999 portant loi d’orientation sur l’éducation. Vous devez tirer de cette vision vos missions et élaborer des stratégies globales de gestion de l’enseignement supérieur. Tout ce que vous dites n’est un diagnostic connu de tous. Pour de la stratégie vous n’êtes apparemment pas préparé donc vivement un nouveau ministre ayant son avenir devant lui!
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