Les étudiants des classes de 2e, 3e, et 4e années des deux facultés de l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako(ULSHB) ne savent plus à quel saint se vouer. Pour cause, après une année blanche en 2010-2011 et la session unique de 2011-2012 qui a fait redoubler bon nombre d’étudiants, les résultats de l’examen de la deuxième session de l’année 2012-2013 peinent encore à être publiés.
Dans les Universités maliennes, à chaque année, son lot de victimes et de problèmes. Grèves des Enseignants, insuffisances d’infrastructures et de professeurs, bref, la liste des problèmes est loin d’être exhaustive. D’année en année, la situation s’empire, inexorablement, au grand dam ‘’des enfants des pauvres’’.
Pour rappel en 2010-2011, Mme Siby Ginnette Belgarde, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique d’alors avait enclenché un projet de reformes qui déboucha à l’éclatement de l’ex-Université de Bamako en quatre Universités. Un projet qui avait pour objectif entre autres, de mieux gérer les effectifs pléthoriques d’étudiants. Mais hélas ! 3 ans après, l’objectif visé est encore loin d’être atteint, le tableau reste encore sombre et l’avenir des étudiants avec !
La réforme de Ginnette Belgarde a-t-elle empiré davantage la situation?
La question en vaut la chandelle. Car 3 ans après, les résultats de la reforme se font toujours attendre et les mêmes problèmes d’effectifs pléthoriques, et financiers des professeurs se posent avec acuité. D’ailleurs, de ces quatre nouvelles Universités, celle des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako(USLHB) semble, celle qui regorge plus de problèmes. En effet, l’ULSHB est composée de deux facultés et d’un institut. Il s’agit de la Faculté des Lettres, des Langues et des Sciences de Langage (FLLSL), de la Faculté des Sciences Humaines et des Sciences de l’Education (FSHSE) et l’Institut Universitaire de Technologie (IUT). Pour l’année 2012-2013, son effectif d’étudiants est à l’ordre de 2 682 pour 183 professeurs. Cependant, si, pour l’année en cours (2013-2014), les étudiants des classes de 1ère année des deux facultés sont en classe depuis janvier 2013 et ceux de l’Institut, depuis décembre 2013, les étudiants des classes de DEUG I, de la Licence et ceux de la Maîtrise continuent encore d’errer dans la nature. Pour cause, les résultats de la deuxième session de l’année passée (2012-2013) peinent encore à sortir. Et à l’origine de cette bérézina, le non-paiement des arriérés d’heures supplémentaires de l’année 2011-2012, et des frais de corrections, de surveillance, et de secrétariat des professeurs.
« Les notes ont été retenues par ce que nos droits n’ont pas été réglés par l’Etat » nous a confié un professeur de la Faculté des sciences Humaines et des sciences de l’Education (FSHSE) qui a requis l’anonymat. Mais, du coté du bureau du rectorat de l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (ULSHB), on affirme que le problème est sur le point d’être résolu. Car, à en croire le Recteur Maki Samaké et son Secrétaire Général Cheick Oumar Traoré « Le vendredi dernier le mandat de paiement était au trésor et vers fin mars les résultats de la deuxième session seront proclamés ». affirment-ils.
Avant d’ajouter que la rentrée de l’année 2013-2014 est prévue pour début avril en ce qui concerne les étudiants des classes de Deug I, Licence et Maîtrise.
Bonjour aux vieilles habitudes !
Une année universitaire qui débute en mois d’avril ! Combien de mois d’études pour quel résultat ?
Un triste retour aux vieilles habitudes! Pouvait-on le dire. La raison principale avancée, en son temps, pour justifier le report d’année ou année blanche en 2010-2011 n’était-elle pas celle de mettre fin aux chevauchements incessants des années universitaires ?
Cependant, les étudiants sont les seuls victimes de cet interminable bras de fer entre le gouvernement d’une part et les Enseignants d’autre part. Faut-il le rappeler, nombreux sont les étudiants et les étudiantes qui ont fait trois longues années, à la traine, à cause essentiellement de l’année blanche de 2010-2011suivie d’une session unique en 2011-2012.
S’il est vrai qu’aucun pays du monde ne s’est encore développé sans un enseignement supérieur digne de ce nom, le président IBK doit apporter, sans tarder, sa touche au monde universitaire. Pas dans les discours de pose de première pierre.
Lassina NIANGALY