Depuis le mois d’octobre 2021, le processus des inscriptions aux doctorats est bloqué au Mali. Pourquoi ? L’on parle d’un dysfonctionnement, qui risque de faire perdre une année académique aux apprenants et chercheurs doctorants.
Pour faciliter les formations post-universitaires, le gouvernement a mis sur pied, depuis deux ans, un cadre académique approprié pour s’occuper des inscriptions et des formations doctorantes. Cette innovation a suscité un engouement auprès des potentiels aspirants aux diplômes de doctorat, qui souffraient des approximations et dysfonctionnements constatés au niveau de l’Institut supérieur de formation et de recherche appliquée (ISFRA). Ce dernier était le seul établissement public qui gérait ces formations post-universitaire.
C’est dans ce sens que des inscriptions ont commencé à être enregistrées dans diverses universités, mais chacune avec des fortunes diverses pour les aspirants chercheurs. Chaque université, dont des établissements universitaires privés administrent ces formations avec différentes méthodes… Ce qui a fait que, depuis plusieurs mois, les inscriptions ont été bloquées, sans explications convaincantes.
Les prétendants aux diplômes de doctorats se plaignent et risquent de perdre une année académique pour rien. Ils expriment leur colère et ne savent pas où se situe le blocage. Ils ne savent pas non plus à quel responsable se confier. Mais de nombreux sortants des universités interpellent d’ores et déjà le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr Amadou Kéita.
Il faut rappeler que c’est par la loi N. 2018-043 du 27 juin 2018 a été créé au Mali l’Institut de pédagogie universitaire (IPU), un établissement public à caractère scientifique, technologique ou culturel. La mission de cet établissement est « d’assurer la formation continue des enseignants et la recherche en pédagogie et didactique universitaire ». L’IPU, qui a remplacé l’ISFRA est ainsi chargé, par exemple, de la formation post-universitaire diplomante et continue dans les sciences de l’éducation, de l’ingénierie de la formation, dans la formation initiale et continue des enseignants du supérieur… »
L’IPE a, comme pour dire été le relais de l’Institut supérieur de formation et de recherche appliquée (ISFRA), dont les limites et insuffisances étaient fortement décriées.
Il faut signaler que l’ISFRA, créé en maars 1981, a été, pendant longtemps, le seul organisme public pour la formation des chercheurs au Mali. Il était alors chargé de la formation post-universitaire, et organisait périodiquement des concours de recrutement (dans certaines disciplines) au niveau du diplôme d’études approfondies (DEA) et s’occupait des admissions, au niveau du doctorat, qui se faisaient sur titre. Nous y reviendrons.
Kassoum TOGO.