Enseignement supérieur : des enseignants dénoncent le comportement du Doyen

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Les professeurs de l’Institut universitaire de gestion (Iug), de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Fseg) et ceux de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (Ussgb), ont animé une conférence de presse le samedi 4 novembre à l’Iug. Il s’agissait d’informer l’opinion nationale et internationale sur la suspension de salaire de certains professeurs de la Fseg et de l’Iug, et la situation qui prévaut à la Fseg.

Les enseignants-chercheurs de la Fseg et de l’Iug ont constaté une suspension de leur salaire du mois d’octobre sur décision du recteur de l’université des sciences sociales et de gestion, pour raison de grève. Alors que la grève a concerné l’ensemble des universités et des grandes écoles du Mali, seuls certains enseignants de la Fseg et de l’Iug ont été privés de leur salaire.

Selon Tahirou Sangaré, secrétaire à l’organisation du comité syndical Sensup, Fdpu, Fdpri, Fseg, cette suspension de salaire tient au fait que les enseignants avaient observé une période de grève allant du 04 avril au 18 mai 2017, et une grève de 72 heures, puis une grève illimitée à partir du 28 juillet, qui a été suspendue le 14 octobre. «C’est par la suite de ces grèves que nos salaires ont été suspendus par le recteur et par la complicité de nos administrations (Iug et Fseg), en complicité avec le rectorat et le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique», a-t-il déclaré.

Avant d’ajouter qu’après le sit-in devant la primature, la situation a été un peu débloquée par le chef de cabinet. «Nous avons reçu une correspondance dans le sens de la levée de cette suspension qui a été signée par le recteur le 19 octobre, alors que la notification qui nous est parvenue, qui suspendait nos salaires, datait du 23 octobre. D’où la complicité organisée autour de cette histoire de suspension de salaire car il n’y a pas de concordance entre ces dates. Depuis la scission de l’université de Bamako en 4 universités, l’université des sciences économiques et de gestion n’a jamais connu le calme parce qu’il n’a jamais eu un recteur digne de se nom. Il a toujours été complice du mauvais comportement des administrateurs des différentes structures qui constituent son université et surtout à la Fseg», a-t-il fait savoir.

Ana Traoré, chargé de la gestion des conflits au sein du Sensup, martèlera que le problème de l’Fseg n’a pas commencé cette année et date d’au moins 5 ans. Elle a signalé que depuis l’arrivée du Doyen Ousmane Papa Kanté, celui-ci a délassé les textes qui géraient la faculté pour imposer ses propres textes. Il a commencé à écarter les départements d’étude et de recherche qui, en principe, sont chargés de l’organisation des cours, la distribution des cours aux vacataires et de leur recrutement. «Mais dès son arrivée, il a tout fait pour écarter ces départements en ramenant le tout à son niveau. L’objectif du Doyen était connu, car il voulait donner des cours à ses amis et certains administrateurs qui ont abandonné leurs services pour élire domicile à la Fseg», a-t-elle dénoncé.

En 2015-2016, à en croire Ana Traoré, mécontent du montant des heures supplémentaires à la Fseg, de façon unilatérale, le Doyen a décidé d’arrêter les cours durant plus de 4 mois. Selon Ana Traoré, Ousmane Papa Kanté a aussi empêché les professeurs permanents d’accéder à la salle. Et d’ajouter : «Lors des grèves, il a organisé des examens oraux payants pour les étudiants du système LMD qui n’ont pas pu valider lors des deux sessions réglementaires leurs unités d’études, en raison de 10 000 Fcfa par unité. Et évidemment, tous ceux qui ont payé et qui se sont présentés le jour «j» ont été admis aux examens». En concluant, elle a lancé un appel à madame le ministre tout en espérant qu’elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour rétablir les pauvres chefs de famille de l’Iug et de la Fseg dans leur droit.

Notons que, selon les conférenciers, ce problème est dû au fait que le Doyen Papa Kanté a des comptes personnels à régler avec certains enseignants de sa faculté, d’où la suspension discriminatoire de leur salaire, sans le leur avoir notifié au préalable. Les enseignants concernés disent n’avoir reçu aucune notification à cet effet.

A. TRAORE et K. KARABENTA/stagiaires

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