Enseignement supérieur : Des professeurs menacent de quitter le Mali

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Plus d’une dizaine d’enseignants du supérieur menacent de quitter le Mali pour aller faire valoir leur compétence dans certains pays de la sous-région et même le Canada où le traitement salarial est nettement supérieur. L’actuelle situation délétère de l’école malienne en est la cause principale.

Les enseignements du supérieur qui revendiquent depuis en début d’année l’alignement de leurs salaires sur ceux de leurs collègues du Niger et par extension de l’espace Uemoa, entre autres,  commencent à lorgner ailleurs puisque le gouvernement de Modibo Sidibé peine à trouver un compromis acceptable de tous. En effet, des jeunes professeurs titulaires, maîtres de conférences et autres assistants menacent de quitter le Mali pour d’autres cieux jugés plus prometteurs. Le Burkina, le Niger, le Sénégal et la Côte-d‘Ivoire sont les éventuels points de chute cités avec insistance par ces professeurs qui en ont apparemment ras-le-bol. Dans ces pays de L’Uemoa où leurs collègues gagneraient entre 700 000 à 1, 5 millions F Cfa. Ce qui constitue un salaire de rêve pour des profs du Mali qui gagnent, on le sait, entre 240 000 à 450 000 F Cfa. Une broutille, s’égosille un de ceux qui se disent sur le pied du départ, prof à la Flash. Ayant requis l’anonymat, le prof quinquagénaire qu’il est justifie sa décision : " j’ai des amis qui sont au Burkina avec lesquels j’ai étudié à l’université qui m’ont dit de venir. Des postes vacants y existent. Ils sont étonnés de voir qu’on nous paie de la broutille chez nous ! J’y vais dès cette année scolaire… ".

Il nous revient que des enseignants maliens auraient été sollicités par des établissements supérieurs de l’espace Uemoa et membres du Résao -réseau ouest africain (19 écoles supérieures) pour l’harmonisation des systèmes scolaires avec l’application obligatoire du système Lmd au plus tard en fin 2011. Selon nos sources ils sont environ une dizaine de jeunes profs de la Fsjp de la Flash et de la Fast sur le pied de départ. D’aucuns parlent des pays comme le Canada et d’autres les pays de l’Europe comme la Suède et la Finlande où ils auraient fait leurs études et où ils disent avoir de bons contacts sur place.

 

" S’il n’y a pas de compromis dans les jours à venir, je plie bagages pour le Burkina où on m’attend. Je regrette d’ailleurs pourquoi je suis revenu dans ce pays. J’aurais préféré rester en France et enseigner au fondamental là-bas, plutôt que de vivre cette diète dans laquelle nous sommes confinés dans notre propre pays", a lâché cet autre prof de

la Flash et de l’Ensup.

 

Menace ou chantage ? En tout cas, l’avenir nous le dira et très vite. Surtout quand on sait que le gouvernement n’est pas prêt à ajouter un centime sur le salaire des enseignants.

                                                                                      Amadou Salif Guindo

 

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