Enseignement supérieur : Dans le train des grands chantiers

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La rentrée scolaire 2011-2012 intervient dans un contexte de refondation de cet ordre d’enseignement à travers la mise en œuvre d’un plan d’action à court terme.

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mme Siby Ginette Bellegarde, a présidé vendredi au Centre international des conférences, une rencontre d’échanges avec les partenaires sociaux de l’école. L’ordre du jour portait sur la refondation de l’enseignement supérieur par l’application d’un plan d’action à court terme pour la rentrée scolaire 2011-2012. Dans son exposé, le ministre a jugé que la reforme du cadre juridique et institutionnel des universités était une initiative salutaire du gouvernement.

Le Mali a fait du développement des ressources humaines l’une de ses priorités et de la modernisation du système éducatif, une priorité nationale. Malgré les efforts louables consentis par les autorités, a poursuivi Mme Siby Ginette Bellegarde, le système d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est confronté à des problèmes essentiellement d’ordre structurel parmi lesquels la forte croissance des effectifs, le déficit en personnel enseignant, l’insuffisance de locaux administratifs et pédagogiques, la violence et l’insécurité sur le campus universitaire. Le tout couronné par des rentrées universitaires perlées et des années tronquées consécutives à des grèves des étudiants et des enseignants.

L’Université du Mali créée par une loi de 1993 est devenue l’Université de Bamako le 23 janvier 2006. Depuis le début des années 2000, sous l’effet d’une demande croissante, les effectifs étudiants ont été multipliés par trois, passant de 20 000 à plus de 75 000 en 2008-2009. La vitesse d’accroissement des effectifs à l’Université de Bamako est de plus de 10 000 étudiants par an avec des conditions d’encadrement et de formation qui se dégradent d’année en année. L’université compte ainsi plus de 80 000 étudiants au titre de l’année académique 2010-2011 avec des enseignements et filières de formation ne répondant pas fondamentalement aux besoins de l’emploi. D’où les difficultés d’insertion sur le marché de l’emploi des diplômés.

Face aux nombreux dysfonctionnements que connaît le sous-secteur, le Conseil des ministres a examiné une communication relative au rapport sur l’enseignement supérieur et son plan d’action à court terme. Il a alors jugé nécessaire de prendre des mesures appropriées en vue de disposer d’un système d’enseignement et de recherche plus performant et capable de concilier les impératifs de développement du pays et la compétition internationale. Ainsi, pour l’amélioration de la gouvernance au niveau universitaire, le gouvernement s’est engagé à scinder l’Université de Bamako en 4 universités : l’Université des sciences, des techniques et des technologies, l’Université des sciences sociales et de gestion, l’Université des lettres et des sciences humaines et l’Université des sciences juridiques et politiques.

Les objectifs de cette vaste reforme ? Adapter les dispositifs structurel, pédagogique et organisationnel aux besoins réels du développement économique et social du pays, améliorer la qualité de la gouvernance des effectifs étudiants à travers des universités à effectifs mieux gérables, impulser une nouvelle dynamique dans l’enseignement, les formations et la recherche, favoriser l’autonomie et la responsabilité des universités et apaiser la violence dans l’espace universitaire, a détaillé le ministre. La réforme s’accompagne d’une batterie de dispositifs comme l’élaboration et l’adoption de la loi sur l’enseignement supérieur avec plus d’autonomie accordée aux établissements, la finalisation des manuels de procédures des établissements publics d’enseignement supérieur et de la recherche, la tenue d’un atelier de réorganisation interne des nouvelles universités et la définition des critères d’attribution des lits des résidences universitaires. Les innovations au niveau des infrastructures concernent notamment la mise en place d’un système numérique central d’information et de gestion et l’opérationnalisation de l’intranet de l’Université.

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