S’il y a un problème qui préoccupe particulièrement les Maliens, c’est bien celui relatif à l’enseignement. Il s’agit, à en n’en pas douter, de tous les ordres d’enseignement. Naturellement, cela signifie qu’au bout d’un processus « malade », c’est l’enseignement supérieur qui est fortement affecté.
La correction de la dégradation des niveaux (due également à une baisse de la qualité de l’enseignement) s’impose. L’enseignement supérieur est victimes des grèves intempestives et interminables des élèves et des étudiants de tous les ordres d’enseignement. La qualité de l’enseignement supérieur est jugée par celle des infrastructures, des moyens logistiques comme dans certains cas la disponibilité des laboratoires performants, pour la réalisation des travaux dirigés(TD), de bibliothèques bien fournies, mais aussi et surtout d’enseignement à hauteur d’attentes. Tout cela ne pourrait se concrétiser que dans le cadre de l’existence d’université de référence. Est-ce le cas pour le Mali ? L’enseignement supérieur existant a été renforcé en 1994 à la faveur de la création de l’université publique. Les débuts, comme il fallait s’y attendre, ont été difficiles, au point qu’il y avait une sorte de tâtonnement, malgré la bonne foi des uns et des autres. Ces dernières années, les niveaux ont considérablement baissé et la qualité de l’enseignement a été fortement contestée tant au niveau national qu’à l’étranger, notamment dans le cadre du CAMES.
Au Mali, on s’apprête à organiser les 7, 8 et 9 avril 2014, la concertation nationale sur l’enseignement supérieur à Bamako. Cette rencontre était beaucoup attendue, par les partenaires, de l’intérieur comme à l’étranger. Ce n’est pas la première fois que les assises sont organisées au Mali sur l’enseignement. Tous les acteurs, partenaires et autorités, fondent l’espoir que cette rencontre ne sera pas une de trop.
Cette conviction est fondée sur un fait historique. En effet, le ministre Moustapha Dicko était là au moment où on créait l’université de Bamako. A cet effet, il connait bien ledit dossier et fait partie des hauts cadres du pays qui ont jeté les bases de l’université. Ils ont l’insigne devoir et responsabilité de tout mettre en œuvre pour que la rencontre qui se profile à l’horizon soit celle de la délivrance de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique au Mali. Il s’agira de mieux diagnostiquer les problèmes qui gangrènent l’enseignement supérieur au Mali et de faire en sorte qu’enfin, il se relève pour combler les attentes des plus hautes autorités du pays, des parents d’élèves, des partenaires de l’éducation. Bref, il s’agira de faire en sorte que l ‘enseignement supérieur malien, soit une référence dans la sous région, voire au-delà des frontières du continent, car l’enseignement est incontestablement la clé de voûte du développement socio- économique et culturel de toute nation.
Dramane Coulibaly