Après Ségou, Gao aura bientôt son Université. Pour ce faire, les acteurs étaient en conclave la semaine dernière au CRES de Badalabougou. Cette concertation était présidée par le ministre de l’enseignement supérieur, Me Mountaga Tall.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de décentralisation, les autorités du pays ont décidé de la création de trois universités dans trois villes à savoir : Sikasso, Tombouctou et Gao. Une mission qui a pour tâche de coordonner le processus de création de ces établissements a d’ores et déjà crée trois commissions, il s’agit de la commission Cadre juridique et Gouvernance ; la Commission Patrimoine et Finances ; la Commission Vie Socioculturelle. Le chef de la mission, le Pr Ouaténi Diallo a indiqué avoir opté pour une approche participative. L’exercice consistera, selon lui, de rencontrer tout le monde et échanger avec tous les acteurs de la société (populations, ONG, les anciens administrateurs). Le processus mis en place sera l’écoute directe : des échanges et des questionnaires. Il a indiqué que le même exercice se fera à Gao où des échanges se feront avec tous les acteurs de la société. Aussi, il dira que la mission a prévu des visites de terrain dans les pays voisins. Pour lui, cette démarche leur permettra de recueillir le maximum. Cet atelier doit leur permettre déjà d’identifier les filières de formation à l’université du Sahel de Gao ; à évaluer le potentiel résident et les besoins en recrutement du personnel ; identifier les partenaires socioculturels ; évaluer le potentiel socio-économique et les infrastructures de transports ; identifier les infrastructures à réaliser. Le ministre de l’Enseignement supérieur Mountaga Tall, après avoir déploré la perte du Pr Abdoulaye Diarra, recteur de la FSJP, le mardi 5 avril à Paris, a rappelé que l’installation de cette mission universitaire de Gao intervient dans un contexte particulier de paix pour notre pays et devrait être perçu comme une expression de la solidarité nationale à l’endroit de nos frères et sœurs du nord. Il a demandé au groupe de la mission de faire sortir le portrait de l’université du Sahel de Gao, ancré dans le Sahel et ouverte au monde à partir des échanges que la mission effectuera avec les groupes cibles. « L’exercice concerne à pouvoir doter la région de Gao d’une université de nos besoins c’est-à dire ouverte sur le professionnalisme des formations et garantissant l’employabilités », a-t-il indiqué. Avant de citer entre autres les points sur lesquels les acteurs doivent se prononcer: l’idée de création d’une université à Gao ; les filières de formation prioritaires et leur enracinement régional ; le potentiel enseignant résident ; le potentiel en personnel administratif et technique résident ; les besoins en enseignants à recruter ; l’identification d’un site approprié ; les orientations socio-économiques et culturelles (culinaires, restaurations, artisanats, commerces) ; les infrastructures…
Aliou Touré