La question des heures supplémentaires, de bourses, d’infrastructures, de corps professoral, la pléthore des effectifs, l’introduction du système LMD et de ressources sont les maux dont souffre l’enseignement supérieur du Mali. Ces informations ont été livrées par le ministre de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, Moustapha Dicko en présence des membres de son cabinet, ainsi que les responsables de la fondation Konrad Adenauer, partenaire de ce forum. C’est au Centre Djoliba qu’a eu lieu ce 5ème numéro de débat politique avec les membres du gouvernement le samedi dernier.
C’était l’occasion pour la première responsable de la fondation Konrad Adenauer en mission au Mali, de prendre part à ce forum des directeurs de publication, financé par ladite fondation. Selon La présidente de la fondation c’est une demande des directeurs de publication de la presse écrite du Mali que ce projet a été financé. Elle a remercié l’engagement des ministres pour la concrétisation de ce débat politique ouvert qui manquait au Mali. Pour elle, le débat politique est bien indispensable pour un pays démocratique.
Quant au ministre Dicko, il a été clair précis dans ses propos. Pour lui, c’est la qualité d’enseignement supérieur qui fait avancer un pays. Car, selon le ministre, c’est dans ce domaine que sont formées de ressources humaines pour une société. « Notre pays revient de loin après l’installation d’un régime démocratique et en suite la crise au nord à travers son occupation par des bandits armés. Chose qui a dégradé tout le système, un système qui aurait dû être à la pointe pour le développement de ce secteur. Malheureusement, il est resté confronté à d’énormes problèmes ». Ainsi, citera M. le ministre, le manque infrastructures, qui s’est traduit par des effectifs pléthoriques et est passé de 7.000 en 1996 à 1.1000 étudiants de nos jours. Il n’a pas manqué de signaler que les facultés qui ont été ouvertes à côtés des grandes écoles comme l’ENA et l’ENSUP sont logées dans des bâtiments bayés
et non équipés. Aussi, le ministre Dicko a soulevé le problème de corps professoral qui semble être squelettique pour couvrir les 5 universités dont dispose le pays pour le moment. A l’en croire, le problème d’enseignant moins de 2000 sur lesquels il y a 56% d’assistance et qui crée naturellement des heures supplémentaires, a coûté à l’Etat 6 milliards 4 de nos francs. Pour ce qui concerne l’enveloppe de bourses elle est 17 milliards FCFA. C’est ce qui le fera dire que bientôt il sera effectué des audits pour contrôler les heures supplémentaires. Si elles sont dispensées ou pas, ainsi niveau de critères d’attribution des bourses d’études. Pour ce qui est de l’enveloppe prévue pour le recrutement a été utilisée pour le paiement des heures supplémentaires, a-t-il ajouté.
Pour faire face à ces problèmes récurrents, dira M. le ministre, des efforts sont réels pour 2015, avec l’ouverture de l’Université de Kabala, ainsi que de pôles universitaires les capitales régionales. Il est également prévu, aux dires du ministre de l’enseignement supérieur, une université numérique afin de s’ouvrir au monde et profiter de l’intégration des technologies de pointe. Concernant l’introduction du système licence-master-doctorat (LMD), elle sera effective à travers tout le pays.
Pour ce qui est le cas des étudiants exclus, la situation est en train d’être tirée au clair. ‘’Si nous voulons avoir des hommes et de femmes de sciences, de valeur et parmi leurs pairs, qui peuvent faire avancer le pays, il faut le secteur qui forme des ressources humaines qualifiées et pour cela, il faut une vision commune’’.
C’est l’honneur des enseignants qui est en cause quand on sait qu’ils sont les produits de l’enseignement supérieur alors pourquoi ne pas créer cette condition ? C’est pourquoi le gouvernement s’attèle à faire en sorte que les enseignants, à travers leurs syndicats, soient mis dans de meilleures conditions, a-t-il conclu.
Faut-il rappeler que M. Dicko est à sa troisième fois être à la tête du département de l’enseignement supérieur et c’est lui qui, en voulant redresser ce domaine, a créé les critères d’attribution de bourses, d’orientation, ainsi que la suppression de la pension alimentaire pour être remplacée par un budget pour créer des centres d’informatique au niveau de universités. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Mariétou Konaté