Enseignement supérieur au Mali : Le cancer en phase terminale

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Depuis l’avènement de la démocratie au Malien en  mars 1991, l’une des plaies de l’école malienne  a été l’effritement de notre système éducatif. L’école malienne, jadis réputée forte en Afrique, notamment en Cote d’Ivoire et au Gabon pour la qualité exceptionnelle de ses sortants, est aujourd’hui au plus bas de l’échelle. Ses produits à compétences douteuses sont marginalisés et soustraits des marchés de l’emploi sur le continent et dans le monde. Quelles sont les causes profondes de cette crise universitaire sans précédent ? Quelles peuvent être les pistes de solutions envisageables à court et à long terme ?

D’emblée, comme causes nous pouvons évoquer entre autres la surpopulation estudiantine, le manque criard de Professeurs qualifiés et dévoués, l’insuffisance des moyens techniques, le manque d’infrastructures universitaires adéquates.

Pour illustrer ce dernier point, les Etudiants de la Faculté d’Histoire et de Géographie (FHG) continuent à prendre les cours magistraux au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba. Souvent, ils arpentent les marches de la salle Afro-Basket du 26 Mars de Bamako. Quel cauchemar !

Mais sur ce chapitre, l’ancien Président, le Général Amadou Toumani Touré avait posé les premiers jalons de la Cité universitaire de Kabala.

Aussi, l’AEEM (l’Association des Elèves et Etudiants du Mali), bras armé de l’opposition ou du pouvoir en place selon les circonstances doit être supprimée sans délai.

Comment comprendre que  l’université censée former les élites du pays devienne un lieu de violence et de non droit. Quelle  honte ! Demandez à M. le secrétaire général de la coordination de vous dresser l’état des sanitaires et le cadre de vie des universités en général. Idem pour le CNOU (Centre National des œuvres Universitaires), qui n’est qu’une coquille vide.

De l’université des lettres et des sciences humaines de Bamako, ex FLASH, en passant par l’université des Sciences sociales et de Gestion de Bamako, les résultats des examens définitifs sont pris en otage par les Professeurs avec l’œil complice du gouvernement actuel.

A l’ENSUP (Ecole normale supérieure) de Bamako, nos Professeurs émérites ont abandonné les élèves professeurs à leur triste sort.

Le Président Ibrahim Keita avait averti les enfants des pauvres en 1994, qu’ils seront éternellement dirigés par les fils des bourgeois. Etant donné qu’il est au pouvoir aujourd’hui, quelle solution a-t-il apporté pour  redonner à l’école malienne ses lettres de noblesse ? Que fait cet homme d’Etat qui a eu l’estime de 77 % des concitoyens ?

Comme piste de solutions, nous pouvons évoquer l’ouverture immédiate de la cité universitaire de Kabala, la construction des Facultés dans les régions à l’instar de l’Université de Ségou, la refondation des curricula (les programmes d’enseignement, la suppression de l’AEEM, le recrutement massif des jeunes Professeurs compétents et dynamiques.

A ce titre, la diaspora malienne d’Europe et d’Amérique pourrait être un vivier inestimable.

On peut également citer la réhabilitation des sanitaires et les vieux bâtiments coloniaux pour que l’Université soit un lieu attractif et studieux. Il y a aussi le renforcement du contrôle strict des Professeurs pour l’exécution scrupuleuse  des programmes et l’augmentation de l’aide allouée à la recherche. L’équipement des structures de l’université en outil informatique et de communication, des bibliothèques universitaires actualisées et fournies en journaux, le suivi pointu des enseignants en formation pour assurer la relève au niveau de l’Université.

Dans ces conditions nos étudiants pourront rivaliser avec leurs pairs du continent dans l’honneur et la dignité du Mali pour reprendre les mots de campagne du Président IBK !

Karim Doumbia

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3 COMMENTAIRES

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  2. Article critique avec propositions de solutions. J’ai aimé ce billet de Karim.
    Mon commentaire:
    L’Etat est sur le front des infrastructures (Kabala, Ségou) et du fonctionnement (Heures sup, LMD,…).
    La semaine dernière, l’USTTB faisait un atelier avec les entreprises de mines pour adapter ses curricula aux exigences du monde du travail. Toutes ces actions sont fort louables.
    Deux fronts posent encore problème:
    – la moralité et l’engagement de certains enseignants
    – la moralité des financiers (toujours de la magouille et des passe-droits)

    A mon avis, la solution passe par la construction d’infrastructures, le renforcement des ressources humaines, la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite des financiers et, enfin, l’amélioration des conditions de vie et de travail des acteurs du système. Et ce n’est pas ce Mali avec ce niveau d’ancrage de la corruption et de l’injustice qui pourra apporter ces solutions. Demeurons vigilants et combatifs. Agréable journé

  3. Les études n’ont plus aucun sens au Mali et cela depuis 20 ans.
    Le Mali actuel est incapable de former un simple électricien.
    Pour les médecins, les ingenieurs, les architectes, les administrateurs, les économistes etc; il faut chercher ailleurs.
    Les gouvernements successifs en ont fait le dernier de leur souci.

    Quand on est malade il faut aller se soigner à l’étranger.
    Nos hôpitaux sont des mouroirs.

    Pour construire un simple bâtiment de 5 étages ou une chaussée ou même un pont qui enjambe une rivière, il faut faire appel à une entreprise étrangère. Une Honte qui ne fait honte à personne.

    Une génération d’ignorant s’éveille.
    C’est d’ailleurs ce qui explique la formidable percée des superstitions, d’un islam rigoriste et autres croyances et attitudes moyenâgeux.

    Le grand Mali va bientôt être diriger par un bataillon d’illettrés obscurantistes.
    Un avant-gout à été la période des petits soldats exaltés de Kati
    Une catastrophe en perspective que le Malien moyen ne voit pas venir.

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