ENSEIGNEMENT SECONDAIRE : Les professeurs décidés à poursuivre la rétention des notes pour faire aboutir leurs revendications

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Le comité exécutif national du syndicat national des travailleurs de l’enseignement secondaire (SYNTES) a animé un point de presse hier dans les locaux du Lycée technique. Il ressort de cette rencontre que, malgré la grève des 15 et 16 mars et les négociations, le gouvernement n’a pas satisfait  à toutes les revendications du SYNTES qui continue d’user des moyens légaux pour faire aboutir ses revendications.rn

Le bureau du SYNTES, affilié à la Fédération de l’éducation nationale (FEN)  était au grand complet pour cette conférence de presse. Le secrétaire général, Youssouf Diarra, le secrétaire aux revendications, Sidi Mohamed Dicko et les autres ont le fait point des négociations avec le gouvernement.

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En effet, depuis le début de l’année scolaire en cours, le SYNTES a déposé trois préavis de grève respectivement les 2 et 24 octobre 2006 et le 29 janvier 2007. C’est ce dernier qui a abouti à l’observation de deux jours de grève les 15 et 16 février. Les différents préavis comportaient un certains de points de revendications : les paiements en heures supplémentaires des primes liées à l’organisation des examens de fin d’année, la bonification des enseignants contractuels admis au concours d’entrée à la fonction publique, une revalorisation de l’indemnité de logements dont le montant est fixé, depuis les premières années de l’indépendance à 1500 FCFA,  l’abrogation de la loi n°99-046 du 28 décembre 1999 en son article 60 relatif à l’organisation de concours pour certains postes de responsabilité, l’adoption du décret de transposition des professeurs assistants qui ont été admis au concours de professeurs titulaires et le paiement sans délai de la deuxième tranche de la prime spéciale de responsabilité dont une partie avait été payée depuis 2004.

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Après les différents préavis et négociations, seuls les deux derniers points ont fait l’objet de satisfaction, malgré la grève de la mi-février. C’est pourquoi, depuis lors, les enseignants qui ont conclu ces négociations par un constat d’échec, ont, certes, repris les cours, mais, mènent des actions de pression comme la rétention des notes des examens. Cette arme de lutte a été décidée après la grève de février. Si, à son déclenchement, certains professeurs avaient déjà déposé leurs notes, aujourd’hui la rétention concerne plus de sept lycées dans le District et plusieurs d’autres dans les régions.

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Le secrétaire général du SYNTES, Youssouf Diarra, convaincu de la mauvaise foi du gouvernement a exprimé «sa déception et son pessimisme par rapport à la volonté du gouvernement d’apporter une solution à ses problèmes syndicaux. Pour toute réponse aux différentes revendications, le gouvernement semble avoir choisi la fuite en avant comme technique de négociations». Il pense que ces quatre points de revendications sont indispensables pour l’amélioration des conditions de vie et de travail du corps des enseignants qui ne cessent de se dégrader.

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Face au niveau de vie et aux responsabilités assumées, dit-il, c’est insensé d’accorder 6250 FCFA de prime de responsabilité à un censeur par exemple, ou 1500 de prime de logement par mois à un enseignant. Il en est de même pour les 6 000 FCFA accordés pour le contrôle des examens du BAC au moment ou les chefs de centre empochent 50 000 FCFA. Sans demander une réduction des indemnités de leurs camarades, les syndicalistes pensent qu’il faut réduire l’écart.

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Pour le SYNTES, le concours d’accès aux postes de responsabilité n’a pas permis d’atteindre les résultats escomptés. Au contraire, disent-ils, il a permis d’instaurer une monarchisation des postes où les responsables se croient inamovibles.  «Que les responsables soient nommés par concours ou par affinité, ce qui compte pour nous est la finalité, la compétence du responsable. Si celui-ci pose des actes contraires à l’intérêt général, nous allons le dénoncer. Nous avons proposé l’abrogation de cette loi qui ne garantit pas l’intérêt des enseignants. A sa place nous proposons la constitution d’un corps de responsabilité dans l’enseignement, à l’image, des commissaires au sein de la police» a expliqué le secrétaire aux revendications.

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Les responsables du SYNTES, diront, par la suite qu’il est temps de sauver l’école malienne aujourd’hui victime des programmes d’ajustement structurel. Ce qui s’est traduit par une privatisation sauvage, la diminution du service public, la contractualisation de la fonction enseignante, la chute du niveau des élèves. Aussi, le SYNTES de dénoncer la mauvaise organisation du baccalauréat et des autres examens secondaires avec des pratiques de clientélismes dans le choix des membres des jurys de secrétariat de surveillance et de correction. 

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En tout cas, si le syndicat n’écarte pas un autre préavis de grève, pour le moment, il compte user de toutes les voies légales pour faire aboutir ses doléances. Quant à la rétention des notes,  elle va se poursuivre.

rnYoussouf Camara

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