Enseignement privé au Mali : Ceux qui ont mis l’école malienne sous le boisseau doivent rendre compte !

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Sous Moussa Traoré, la désertification intellectuelle s’était frayée un chemin aux dépens de l’école malienne. Avec les ‘’démocrates’’, c’est la désagrégation du tissu scolaire qui a cours par la main de ceux qui n’ont jamais cessé de clamer haut et fort de défendre les intérêts supérieurs de notre système éducatif national.

Dans le numéro précédent, nous avons exposé la phagocytose de l’école malienne et le travail de sape de l’écrasante majorité des responsables scolaires. Nous avons noté que ce travail de sape de l’école a lieu sur tous les fronts à savoir, entre autres, les méthodes et programmes d’enseignement, les injustices faites au monde enseignant sous les yeux indifférents des différents présidents élus par les urnes.

Les formations des formateurs sont sabotées, les syndicats sont traités avec mépris. Les dus des enseignants par rapport aux cours de rémédiation ont longtemps dormi dans les oubliettes sous les yeux du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et de Mme l’épouse du président Aminata Maïga. Mais ce n’est pas encore le bout du tunnel, bien au contraire ! Les enseignants de la rive gauche ont reçu leur sous il ya maintenant trois semaines.

Dans le même temps, ceux de l’Académie rive droite attendent toujours pour des miettes. Sincèrement, ils ne méritent pas un tel sabotage et IBK le sait. En tout point de vue, aucun responsable de l’enseignement, aucun député encore moins IBK, ne peuvent dire qu’en assistant à cette spoliation organisée des enseignants par des agents véreux, ils ont le moindre souci de notre système éducatif.

En clair, l’école publique malienne n’est pas leur affaire parce qu’ils ont leurs enfants ailleurs dans des écoles comme Liberté A, Collège Horizon, Cheick Anta Diop, Ecovie, Kodonso, Les Castors. A voir les conditions et le modèle d’enseignement qu’on y dispense, vous saurez que les écoles privées ont été autorisées et conçues pour la formation adéquate des enfants de nantis avec toutes les conditions requises. Tant pis pour les enfants du peuple malien !

Dans un tohu-bohu louche, les partenaires de l’école ont appris que la date de rentrée des classes est reportée, au lundi 9 octobre courant. Il reste à savoir si cette date aussi sera respectée. La raison circule de bouche à oreille, sans confirmation officielle : il parait qu’il y avait de cahiers au niveau du public. Quelle insulte à l’endroit des contribuables maliens dont la sueur a permis d’octroyer à ces ‘’démocrates’’ et à leurs enfants un enseignement de qualité.

L’on comprend de plus en plus que la privatisation de l’enseignement à compter de la classe de 7ème année dont on parlait en 1994 est bien en marche et cela aux dépens de ce peuple travailleur. Quel flou n’a-t-on pas entretenu, en 1994, autour de cette privatisation de l’enseignement public ! Ces ‘’démocrates’’ sans état d’âme soutiennent l’enseignement privé parce que c’est là qu’étudient leurs enfants, mais aussi il semble fort bien qu’ils sont détenteurs d’écoles privées par personne interposée, tout cela aux dépens du peuple malien.

Bien de nos ‘’démocrates’’ ont réussi par le vol, la fraude, la manipulation des consciences, tant pis si l’école publique devrait s’effriter ! Les Maliens ne sont pas dupes. A temps opportun, les bourreaux de notre système éducatif vont rendre compte de leur forfait. S’ils n’ont pas peur de Dieu et de pêchés dont ils nourrissent leurs familles, ils seront rattrapés par l’histoire et donc par le temps.

Ceux qui ont saboté la santé et l’armée sont les mêmes qui vivent de la spoliation de notre système d’enseignement.

Aujourd’hui, il est impérieux que l’école publique malienne reprenne sa place dans un pays qui se respecte et qui a l’ambition d’aller de l’avant. La prolifération des écoles privées est un moyen idoine aux mains de ces ‘’démocrates’’ pour saboter l’instruction des enfants de notre peuple travailleur.

Certes, ces écoles ont été autorisées pour ‘ ’alléger’’ la tâche de l’Etat en matière de formation des enfants pour ceux qui n’auront pas «droit» à l’orientation après le Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF). Hélas, elles servent à saboter plutôt l’enseignement de nos enfants dans les écoles publiques. Les grèves sont entretenues pour continuer ce travail de sape de notre système éducatif national.

Comme on le dit souvent, en toute chose il faut considérer la fin. Ceux qui ont mis l’école publique sous le boisseau rendront compte de leur forfaiture tant il reste établi que nul n’a reçu du ciel le droit de sucer le sang des autres.

Fodé KEITA

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