Enfants Autistes : L’Association Dembaya s’installe au Mali

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L’autisme, cette pathologie méconnue de la société malienne et qui rend l’enfant dans un silence durant toute sa vie doit interpeller tout un chacun de nous. C’est dans ce cadre que Mme Bintou Doumbia a créé l’Association Dembaya qui est spécialisée dans la prise en main des enfants autistes.

Précisons que cette Association dont le siège est à Paris verra bientôt le jour à Bamako. Elle a tenu à  informer les médias au courant de cette initiative à travers une conférence de presse. C’était le samedi dernier, 13 août 2011, dans la salle de Conférence de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Autour de la table, on notait la présence de la présidente de l’Association, Mme Bintou Doumbia ; du Dr Touré Amadou, spécialiste en neurologie à l’hôpital Gabriel Touré ; du Dr Traoré Broulaye, président de l’AMALDEME ; de Souleymane Diallo, Directeur exécutif de l’AMALDEM et de Mme Traoré Marcelline Diakité qui est mère d’un auditif.

D’entrée de jeu, le président de l’AMALDEM, Dr Traoré Broulaye  a salué, dans un premier temps, cette initiative de la présidente de l’Association qui est la première d’une immigrée et en seconde temps situé la présente conférence dans son contexte.

Pour la présidente de l’Association, Bintou Doumbia, l’idée lui est venue quand elle a constaté que son enfant est atteint de cette maladie qui est méconnue par bon nombre de ses compatriotes. Elle rappelé que la mission principale de sa structure est de sensibiliser les parents et les services sanitaires sur l’autisme en Afrique et particulièrement au Mali, et d’aider les parents à mieux appréhender ce trouble de comportement. Elle a profité de l’occasion pour inviter les Maliens à s’impliquer pour interpeller les autorités.

Selon le Dr Touré Amadou, l’autisme se définit comme une maladie qui apparaît chez le jeune enfant et l’handicap dans ses rapports avec le monde extérieur se manifeste par un repli sur soi.

Le Directeur exécutif de l’AMALDEM, Souleymane Diallo a exhorté les autorités à s’impliquer pour que démunie ce calvaire que rencontrent les enfants souffrant de ce mal dont les statistiques ont montré que les garçons sont quatre à cinq fois plus touchés que les filles.

Parlant de son expérience avec son enfant qui a actuellement l’âge de 30 ans, Mme Traoré Marcelline Diakité fera savoir que ni la médecine moderne ni les traditionalistes n’ont pas jusqu’à présent trouvé des traitements à cette pathologie. En effet, l’autisme est un trouble grave du développement cérébral encore appelé TED «Trouble Envahissant le Développement». Ce n’est donc pas une maladie mentale, mais une déficience, un handicap. Selon les spécialistes, elle serait d’origine biologique et génétique, mais d’autres pensent que la cause est mal connue. Son taux de prévalence est de 4 à 5.6 /10.000. Il est également démontré qu’il n’y a aucun lien entre les conditions sociales, le niveau d’instruction des parents et la survenue de la maladie chez l’enfant ; et que le retard mental est associé dans 80% des cas et l’épilepsie dans 30%. Le diagnostic de la maladie ou signes se fait sur la base du comportement et des aptitudes de l’enfant. Son «traitement» s’appuie sur des aides psychologiques, éducatives (orthophonie, psychomotricien, musicothérapie, théâtres, etc).
Destin GNIMADI

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