En grève illimitée a partir de demain : Le BEN-Snesup exige les ministres à la table de négociation

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Les négociations entre le ministre de la Fonction publique et une délégation de négociateurs du BEN-Snesup, ont été suspendues samedi 28 novembre 2020. Les raisons.

 Les négociations entre le BEN-Snesup et le ministère du Travail et de la Fonction Publique débutées vendredi 27 novembre, ont été suspendues, samedi 28 novembre, suite à  « l’impréparation » des négociateurs du gouvernement. Selon une source propre du Snesup, les conseillers technique présents à la rencontre, n’ont aucun pouvoir de décision et ne font que jouer au dilatoire. Cette attitude des négociateurs du gouvernement n’a été du gout de la délégation du Snesup. Conséquence : le Snesup ne veut plus de conseillers techniques avec qui ils vont négocier. Il exige la présence des ministres concernés par les 30 points de revendications sans quoi, ils ne retourneront à la table de négociation. « Si les ministres disent être capables, que le Premier ministre ou le président de la Transition viennent. Nous voulons des personnalités qui veulent discuter, qui veulent prendre des décisions, qui nous prennent au sérieux », a laissé entendre notre interlocuteur, membre des négociateurs du syndicat.

En attendant que le gouvernement ne réagisse, le syndicat des enseignants déclenchera son mot d’ordre de grève, à partir de demain.

Après deux grèves d’avertissement de 48 et 72 heures, le Syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup), a déposé le 16 novembre, un préavis de grève illimitée dès le mardi 1er décembre.

Du dépôt du préavis de grève illimitée, le 16 novembre au 23 novembre, le syndicat n’avait  pas été saisi par le ministre du Travail et de la Fonction Publique pour une quelconque rencontre ou négociation. C’est mardi 24 novembre que Me Harouna Touré, a envoyé au BEN-Snesup, une correspondance, lui demandant de déposer  sa mémoire en défense en prélude à une possible négociation. Ce à quoi, les responsables du syndicat ont répondu favorablement. A la veille, selon nos informations, le ministre a pris un arrêté pour créer la  commission de conciliation.

Du côté du Snesup, l’on se dit déterminer à avoir gain de cause lors des négociations. Selon un responsable du Snesup, les négociateurs des enseignants et chercheurs ne se laisseront pas embobiner par qui que ce soit. « Jamais, nous ne nous laisserons rouler dans la farine par la partie d’en face », a prévenu notre interlocuteur.

Des points de revendications

Les revendications du syndicat ont trait, entre autres à l’application des points statutaires avec l’application de la grille planchern 1368 et plafond 3.000 aux enseignants-chercheurs, l’application immédiate des articles 66 et 97 du statut des enseignants-chercheurs en vue de l’augmentation de 20% de la grille indiciaire et de 2 ans de l’âge de la retraite pour les professeurs/directeurs de recherche et les maîtres de conférence/ùaîtres de recherche, l’application immédiate de la prime de recherche conformément à l’article 34 du décret N°2017- 0850/P-RM du 09 octobre 2017 fixant les modalités d’application du statut des enseignants-chercheurs.

Dr Mallé et ses camarades demandent le paiement des arriérés d’heures supplémentaires et  les tâches liées aux examens et la régularisation des salaires avec le payement immédiat des arriérés d’heures supplémentaires et des frais des tâches liées aux examens des structures; le payement des heures supplémentaires dues aux enseignants permanents exclus de l’arrêté de payement de 2016-2017 et 2017-2018 à la FSEG ; le rétablissement immédiat des retenues arbitraires opérées sur les salaires des doctorants de l’Institut national de formation en sciences de la santé (INFSS) et le déblocage des demandes de congés de formation; l’alignement immédiat des salaires des agents fonctionnaires de l’Institut des hautes études et de Recherches Islamiques Ahmed Baba de Tombouctou hiérarchisés le 1er octobre 2019; l’effectivité du payement des salaires des travailleurs contractuels de l’Institut d’économie rurale (IER) par la subvention de l’Etat.

Sur le  respect des cadres organiques des structures, le syndicat demande la nomination immédiate du nouveau recteur de l’Université de Ségou et l’élection des doyens, des vice-doyens et des chefs de DER de cette université.

L’acquisition de deux navettes au profit des travailleurs du pôle universitaire de Kabala, la construction d’une Cité des enseignants au pôle universitaire de Kabala, la construction et l’équipement de la bibliothèque universitaire centrale (BUC) font également partie des revendications.

En attendant mardi 1er décembre 2020, la balle est donc dans le camp du ministère du Travail afin d’avancer des arguments convaincants pouvant empêcher le Snesup à mettre en exécution son mot d’ordre de grève illimitée.

Hamidou B. Touré

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Exiger la présence du ministère est un signe d’impolitesse de la part du sg du syndicat. Quequ un qui a passé ses examens par les brouillons des voisins. Et d’ailleurs la plupart des dirigeants syndicaux au Mali n’a pas fait une bonne carrière scolaire.

  2. Je ne comprends pas…
    Du temps du Président IBK, ils sont restés discrets. Ils n’ont pas bougé. C’est le cas des Auteurs de grèves illimitées en ce moment.
    Comme d’habitude, seuls les Syndicats du FONDAMENTAL ont osé et n’ont pas baissé les bras. Leur combat a fini par porté ses fruits.
    Pourquoi les syndicats de l’enseignement supérieur n’étaient pas avec les autres syndicats qui revendiquaient l’application de l’Article 39… ?
    Ils auraient dû se mettre ensemble, mettre leurs efforts en commun pour leurs combats respectifs. Mais là, on a l’impression que l’UN s’est contenté d’observer l’AUTRE se démener dans son combat… Et maintenant qu’il l’a vu gagner son combat… Il se dit nous aussi on peut y arriver … ???

    Vivement le Mali pour nous tous.

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