Le diagnostic de notre système d’enseignement supérieur était au menu de l’émission débat «Question d’Actualité» de l’ORTM, animée par Abass Famoukoury Traoré et Moussa Hari Maïga. L’enregistrement s’est déroulé hier mercredi 17 avril à l’hôtel Laïco Amitié.
Durant 1 heure 30 minutes, les invités de l’émission ont passé en revue les difficultés et les réformes de l’enseignement supérieur au Mali. Il s’agit du Dr Bréhima Dembélé, Directeur de l’Institut d’économie rurale (IER), de Drissa Diakité, Conseiller technique au ministère de l’enseignement, du Pr Modibo Haïdatra, chercheur, de Ouatténi Diallo, spécialiste de la réforme LMD au Mali et d’Adama Tiama Kéita, Recteur de l’université des sciences, des techniques et des technologies.
Ils ont passé au peigne fin la crise universitaire au Mali, la politique d’infrastructures au niveau de l’enseignement supérieur, l’inscription au niveau des universités et la réforme Licence-Master-Doctorat (LMD).
D’entrée de jeu, le Pr Modibo Haïdara a indiqué que la crise nous vivons à l’université n’est pas spécifique au Mali seulement. «C’est pareil dans toutes les universités africaines», a-t-il martelé. Il a rappelé la prise de conscience de cette triste réalité par la Banque mondiale, qui est en train d’envisager la possibilité de financer l’enseignement supérieur. Même son de cloche chez le Pr Ouatteni Diallo, qui voit une crise mondiale de l’enseignement supérieur.
Abordant la politique des infrastructures de l’enseignement supérieur, le Conseiller technique Drissa Diakité a soutenu que les conditions d’accueil au niveau de nos universités contribuaient à l’exacerbation de la mauvaise qualité de l’enseignement au plan académique. C’est pourquoi, il a estimé que le manque d’infrastructures faisait qu’il était difficile de circonscrire les frustrations. A titre d’exemple, il a cité des salles inadaptées comme comme Azar Center, la salle Bacaïna à Sogoninko ou la salle du Pavillon des sports du Stade omnisports Modibo Kéita, dans lesquelles les étudiants prennent des cours.
Le Pr Haïdara a estimé que cette situation était due à l’augmentation incessante du nombre d’étudiants. Pour preuve, il a rappelé qu’en 1998 le Mali comptait seulement 10 000 étudiants, pour 108 000 aujourd’hui. Avant de regretter que cette croissance n’ait pas été prise en compte en termes d’infrastructures.
Et d’ironiser, car cette situation est à la base de l’appellation «les Maliens extérieurs», allusion aux étudiants qui suivent les cours par la fenêtre. Ce qui a fait dire au Directeur de l’Institut d’économie rurale que les produits de nos universités ne sont pas bien formés.
Face à cette situation, Drissa Diakité a expliqué que l’Etat avait pensé à la création de pôles universitaires à Bamako, Ségou, Kati et Sikasso. Pour l’instant, a-t-il expliqué, Kabala est en cours d’exécution et la création de l’université de Ségou s’inscrit dans cette logique. «Ces universités ne sont pas créées pour simplement désengorger Bamako. Elles doivent s’adapter à la réalité de l’emploi, pour amorcer le développement régional», a-t-il ajouté. Cette vision est largement partagée par le Pr Dembélé, qui a affirmé la nécessité de revoir l’offre de formation. «Il faut qu’on adapte la formation à la réalité de l’emploi», a-t-il soutenu.
En ce qui concerne la réforme du LMD, le spécialiste Ouatteni Diallo a souligné que c’était la mondialisation de l’enseignement. Selon lui, elle répond à la problématique des équivalences et facilite la mobilité des étudiants. Dans le cadre de cette réforme, Drissa Kéita a annoncé que l’UEMOA avait décidé de parrainer la création de 22 filières porteuses dans les pays membres.
Youssouf Diallo
On ne peut pas construire un enseignement supérieur en béton sur celui du fondamental en banco.Les produits de notre système scolaire ne sont pas compétitifs dans le marché de l’emploi. Ils sont disqualifiés depuis la formation au niveau du premier cycle (formation de base).Notre école est devenue un champ d’expérimentations où des innovations se bousculent à un rythme effréné.Il faudra tout d’adord apprendre à lire à nos enfants en retournant à la méthode syllabique.Il n’y aurait point de bons étudiants sans de bons fondamentaux.
Vous avez tout dit mon cher. Merci du rappel. Nos gouvernant le savent mais continuent de jouer a la sourde oreille, juste pour percevoir leur pourcentage dans les projet bidons que les “innovateurs” financent. 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥
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