Au Mali, rares sont les filles qui terminent leur cursus scolaire. Les raisons de cet échec sont nombreuses. Les filles sont souvent confrontées au phénomène de mariage précoce, aux grossesses non désirées, au poids de la société, au harcèlement sexuel, et surtout l’impact de la pauvreté.
Tout comme les garçons, les filles aussi ont droit à poursuivre leurs études et avoir un avenir meilleur. Mais, au Mali comme dans la plupart des pays africains, la réalité est autre concernant la scolarisation des filles reconnue comme un droit.
Les articles 4 et 9 de la Constitution malienne du 25 février 1992 parlent de la scolarisation des enfants en général. Certes, les filles sont majoritairement inscrites à l’école, mais la moitié ne dépasse pas le cycle fondamental. Rares sont les filles qui accèdent au lycée ou à l’université. Les filles sont souvent confrontées au mariage précoce, aux grosses non désirées, au poids de la société et surtout à l’impact de la pauvreté.
Malheureusement, au Mali, l’école n’empêche pas les parents de donner leurs filles en mariage. Accomplir ses devoirs conjugaux et faire école ne pas semblent bon ménage. De plus, les filles sont confrontées aux harcèlements sexuels des enseignants.
Sur d’autres plans, l’émancipation des filles n’est pas vue d’un bon œil dans la société malienne d’où la réticence de certains parents à encourager l’éducation de leurs filles. Faute de moyens, certaines abandonnent l’école pour s’adonner à de petits commerces pour aider leurs parents.
Selon le directeur du second cycle de Kadiolo KoKo, Amadou Koné, depuis 2010, le taux d’inscription des filles à l’école était élevé en début d’année scolaire, mais vers la fin de l’année, la majorité de ces filles ont abandonné l’école. À titre illustratif, l’année dernière, on a recensé 10 cas d’abandon de filles.
«Mes études ont été interrompues quand j’ai perdu mes parents en 9e année. Je pouvais faire deux semaines sans me laver. Je n’avais personne pour m’aider. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas pu continuer», déclare Oumou Fané.
Bintou Nafo (stagiaire)