Si autrefois l’école malienne était enviée à travers la sous-région, tel n’est plus le cas de nos jours. Pour preuve, le français qui reste la langue d’enseignement, n’est même plus parlé, à suffisance, par les enseignants à leurs élèves depuis le primaire. Du coup, s’exprimer en français devient un palier à franchir pour nos élèves, à plus forte raison, l’adapter comme langue de travail.
C’est connu, en matière de français comme langue de communication, le Mali est à la traine par rapport aux autres pays de la sous-région. Il n’y a rien de mal en cela, sauf que cette langue est considérée comme le principal outil de travail au niveau de tous les pays des anciennes colonies françaises. En plus d’y être la langue officielle. C’est pourquoi, par le souci de sauvegarder le brassage entre les différentes composantes de leurs populations, de nombreux pays de la sous-région, comme la Côte d’Ivoire ont maintenu le français comme la principale langue de communication. Or, dans notre pays, cette langue est parlée seulement dans les programmes scolaires, les écoles, et partiellement durant les cours. Nombreux de ces enseignants, surtout du primaire, ne se donnent plus la peine de parler en français. Et les parents intellectuels se réservent d’en parler à leurs enfants à la maison. Quid pour les dirigeants d’entreprises à leurs employés. Idem aussi, pour les autorités publiques. Il paraitrait même que l’actuel président de la République se met souvent à corriger certains membres du gouvernement, lors des conseils de ministres.
Du coup, comme dit un adage de chez nous : « les pintades suivent leurs maîtres ». Si nos dirigeants ne parlent pas en français, comment peut-on obliger les élèves à le faire ?
Dans notre société, les gens ont même peur de parler le français pour ne pas faire des fautes, et faire l’objet de la risée des autres.
Les symboles de classe, longtemps instaurés dans les écoles primaires ne sont plus de rigueur, sinon plus maintenus. S’y ajoutent les nouvelles méthodes d’enseignement, relatives à la NEF (Nouvelle Ecole Fondamentale), ayant instauré l’enseignement de la langue nationale au fondamental.
Ce faisant, les élèves ne se donnent plus la peine de faire de la lecture des livres français un devoir. Surtout que l’enseignement ne se fait plus par vocation mais pour gagner de l’argent. Ainsi, les élèves sont laissés pour compte et arrivent au niveau supérieur sans pouvoir assimiler les règles élémentaires de la grammaire. Sans bases solides en langue française, ils se débrouillent comme ils peuvent pour finir les études avec des copier-coller des brochures offertes sur un plateau d’argent.
Certes, le français en plus de ses subtilités, n’est pas notre langue maternelle, mais, avec les exigences de la mondialisation, sa maitrise adéquate reste une exigence qui s’impose. Et ce, afin que nos intellectuels puissent prendre la place qui leur revient sur le plan international. Il est donc indéniable pour nos autorités publiques de revoir la méthode d’enseignement de cette langue universelle dans notre pays.
Aoua Traoré (stagiaire)
Mr le journaliste, je suis d’accord avec vos arguments sauf que les innovations pédagogiques ont été testées avant d’être généralisées. Seulement les enseignants les appliquent mal.
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