Education pour tous : Le Mali à la traîne de l’EPT

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Au forum mondial sur l’éducation de Dakar, au Sénégal, 164 gouvernements ont adopté le “Cadre d’action de Dakar pour l’EPT”, un engagement collectif ambitieux qui visait à atteindre six vaste objectifs pour l’éducation d’ici à 2015.

En réponse à cet appel, l’Unesco a créé les rapports mondiaux de suivi sur l’EPT dans le but de suivre les progrès accomplis, de mettre en évidence ce qui restait à faire et de fournir des recommandations pour l’ordre du jour mondial sur le développement durable qui devrait prendre la suite en 2015.

Au traditionnel lancement annuel des activités de suivi hier à l’Assemblée nationale, le l’Education nationale, Kénékouo dit Barthélémy Togo, a avoué que le Mali n’a pas atteint l’objectif fixé par le forum de Dakar. “La bataille, notre bataille pour atteindre la scolarisation a fortiori celle de l’éducation pour tous est loin d’aboutir d’abord. Nous ne sous-estimons pas pourtant les progrès réalisés et sommes d’ailleurs fondés à croire qu’en 2015, le Mali aurait progressé bien davantage si les tendances de la dernière décennie étaient restées inchangées”, ajoutera-t-il.

Le ministre Togo précisera que le Mali sera “au rendez-vous de l’EPT à l’horizon 2030, objectif que nous nous sommes raisonnablement fixé au sortir de la crise complexe de 2012 qui a affecté durablement notre système éducatif”.

En dévoilant les perspectives du Mali pour l’objectif de l’EPT, le chef du département de l’Education nationale a invité l’Assemblée nationale et les partenaires techniques et financiers à continuer à apporter leur appui pour permettre au Mali d’être au rendez-vous mondial dans 15 ans.

Dans sa présentation du rapport mondial de suivi sur l’EPT 2015, représentant résident de l’Unesco au Mali, Lazard Eloundou, a souligné que d’immenses progrès ont été accomplis partout dans le monde depuis le forum de Dakar, “mais nous n’avons pas atteint notre but. Malgré tous les efforts entrepris par les gouvernements, la société civile et la communauté international, le monde n’a pas réalisé l’EPT”, a-t-il regretté.

Selon M. Eloundou, il reste encore 58 millions d’enfants non scolarisés et près de 100 millions d’enfants qui n’achèvent pas le cycle primaire. Pour lui, les causes de cet échec sont nombreuses.

Il expliquera que “les inégalités ont progressé dans l’éducation, le fardeau le plus lourd étant supporté par les populations les plus pauvres et défavorisées. Dans le monde, les enfants les plus pauvres ont quatre fois moins de chance de fréquenter l’école que les enfants les plus riches et la probabilité qu’ils n’achèvent pas l’éducation primaire est cinq fois supérieure. Les conflits demeurent un obstacle majeur à la scolarité et une proportion importante et grandissante d’enfants non scolarisés vit dans des zones de conflit. Dans l’ensemble, la mauvaise qualité de l’apprentissage au niveau primaire fait que des millions d’enfants quittent l’école sans avoir acquis les compétences fondamentales”.

Le représentant résident de l’Unesco a aussi déploré le sous-financement. Il a avoué que les gouvernements n’allouent pas assez de budget à l’éducation bien qu’un quota ait été recommandé pour combler les déficits. M. Eloundou a invité les autorités maliennes à prioriser l’éducation dans le budget national.

Le président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibé, a assuré le ministre et les PTF du soutien du Parlement à toutes les initiatives de promotion d’une éducation de qualité au Mali.

Maliki Diallo

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