Education : Notre école malade

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L’école malienne et précisément kayesienne est devenue le théâtre de comportements dont les conséquences minent le niveau académique des enfants.
Depuis le début de l’année scolaire des relations se nouent dans les écoles pour des raisons précises et particulières dont nous sommes résolus à  découvrir pour vous très chers lecteurs.
Comme dit le  jargon «  tous ce que le poisson te dira sur les yeux du crocodile il en sait mieux que quiconque. »
Les rapports entre maîtres et élèves ont pris des tournures extraordinairement voire scandaleuses pour ceux qui ont été témoins de l’école d’antan. Tout ça parce que la médiocrité croît de façon exponentielle ; les élèves ne sont plus récompensés de part leurs mérites intellectuels mais relationnels.
Parfois et pour certains directeurs, l’élève disponible c’est à dire disposé à faire du thé et les petites commissions  peut  avoir les notes revues en guise de récompense. Il en est de même souvent pour une écolière disciplinée c’est-à-dire disponible à certains services hors classe. Conséquences de grands nombres d’élèves médiocres voire nuls siègent chaque année à côté de nos grands méritants qui sont travailleurs, disciplinés et courageux.
Démission des parents d’élèves ?
La démission des parents dans l’éducation des enfants leur font endosser beaucoup de responsabilité dans la dérive du monde scolaire, ils sont là sans jamais dire mot sous le prétexte seulement que le monde a changé. Nous dénonçons ici un mutisme voire le manque de suivi  coupable des parents et qui peut être une des principales causes de la déperdition scolaire. Après les randonnées dans les écoles pendant la rentrée des classes, la plupart ne reviennent qu’à la veille  des examens en grand marathoniens pour chercher les numéros des surveillants qu’on les appelle en vue d’une rencontre les  confier les enfants, on glisse sur le terrain du cousinage plaisanterie empreinte de grande courtoisie qui se termine par une grosse promesse d’argent ! Le jour J on défile devant les centres d’examens  pour s’assurer que le travail se fait à leur souhait c’est-à-dire tout dicté ou écrit au tableau malgré la vigilance peut être insuffisante des services d’ordre et les nombreux tours également insuffisants des directeurs de CAP. De grosses chaînes de complicité incontrôlables sont montées. Les parents se soucient moins du niveau académique des enfants, « peu importe la beauté de l’âne pourvu que la marchandise arrive à destination !» Malheureusement ce sont les bénéficiaires, c’est-à-dire les élèves qui se hâtent à la sortie des salles d’examen de raconter fièrement ces irrégularités L’administration scolaire n’est elle pas alors informée? En tout cas les parents savent que dans certains centres tout est même recopié au tableau.
Ainsi les élèves n’ont plus peur des examens ! Chacun est content de voir son nom sur la liste à la veille de l’examen comme si elle était la liste d’admission.
Secret de polichinelle on sait que dans l’un des centres les surveillants ont un traitement particulier et normal si c’est pour les motiver à être plus vigilants dans la surveillance : du pain avec beurre le matin et à midi un repas copieux souvent accompagné de boisson, le thé à tout moment servi ! Tout est garanti pour la complaisance du surveillant. A quelques jours de l’examen dans certaines des écoles, les enfants cotisent pour assurer ce traitement. Nous saluons ici certains surveillants et présidents de centres qui refusent ou même en acceptant l’offre font sérieusement leur travail. Partout il y a de mauvais il y a les bons, mais les mauvais sont malheureusement les plus nombreux !
Qu’est ce qui  motiverait ce manque de conscience professionnelle ?
Les pintades suivent toujours leur chef vous diront certains , en confidence on nous a rapporté que tout commence depuis le choix des surveillants et un enseignant réputé méchant c’est-à-dire très strict dans son travail d’emblée est souvent mis à l’écart ou dans un petit centre dont le mauvais pourcentage n’affectera pas celui de la circonscription. Tant pis pour les bons ! Les présidents de centre ou surveillants conscients  sont sujets à toutes sortes d’outrages de la part des candidats et même souvent des collègues qui se voient refuser certaines faveurs. Alors il faut être plus que fort de caractère pour pouvoir conserver l’éthique du  métier.
La corruption est entrée par la grande porte  dans nos écoles fondamentales et prend des proportions inquiétantes. La rumeur persiste que les notes se vendent, le passage se monnaie et le diplôme souvent à l’avenant !
Résultat du niveau académique des élèves de 9eAnnée : le niveau a piqué une chute libre : ils ne peuvent pas ou à peine construire une phrase simple.
Face à cette situation grave, chacun doit se sentir coupable, personne ne doit dire «  seul je n’y peux rien, » si personne ne fait rien  la pourriture gagnera du terrain comme une tumeur. Et se dire également que « je suis déjà dedans comment en sortir sans que les gens ne me calomnient c’est abdiquer. Renonçons à la facilité, acceptons de prendre le bœuf par les cornes et progressivement l’école retrouvera sa valeur d’antan, les enfants seront des cadres dont nous serons fiers et dont le Mali se vantera demain. ! Pourvu, pourvu que chacun de nous en prenne conscience
     Oumar Dia

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2 COMMENTAIRES

  1. Votre analyse est juste et je suis d accord avec vous. Mais ne nous limitons pas à l enseignement fondamental Le mal de l école malienne à commence depuis lontemps .Depuis l arrivée des militaires au pouvoir .Et nous sommes actuellement victimes de phénomène . Cette médiocratie est à tous les niveaux .Alpha enseignant de formation n à pas pu juguler cette carence ne parlons pas d ATT lui il a aggravé avec la nomination d un étudiant ministre qui aujourd’hui étale son inculture au monde entier. Pour être admis à un concours il faut payer ils existent même des tarifs. Donc nous nous trouvons aujourd’hui avec ses médiocres en majorité dans l administration Pour la douane on demande des millions, ,la police,les examens professionnels etc … Le problème de l armée malienne aujourd’hui en ai une conséquence . Les parents aisés et les politiques ont envoyé leurs enfants dans l armée pour des postes budgétaires et non par vocation et ils n ont aucun esprit de patriotisme tout se résume à l argent
    Le Mali est l un des rares pays sinon le seul ou on attend [i ka ka l’an y e mou y a iye] c est à dire ton instruction te sert à quoi ? Ils ont raison car tout le monde voit des arrivistes incultes devenir riches et se pavanent devant tout le monde.
    TOUT CE QUE NOUS SUBISSONS AUJOURDHUI EST LE RÉSULTAT DE CE PHÉNOMÈNE. QUE DIEU BÉNISSE LE MALI

  2. je suis d’accord avec M. le Journaliste que l’heure est grave. je crois que nous sommes dans cette situation au Mali a cause du manque ou de la valeur reduite de l’education. quand d’autres payes se bousculent pour faire valoir leur merite dans l’education – presque tout le monde fait de la politique au Mali. chose que peu de gens comprennent. Que Dieu benisse le Mali, Que Dieu benisse le peuple malien…

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