Dans une conférence de presse organisée, le 17 septembre 2011, le réseau Yeelen Bulon présente l’éducation des jeunes et des adultes comme un outil d’effectivité des droits humains. La création d’un fonds d’appui à l’éducation non formelle et la valorisation des langues nationales comme outils de travail des collectivités sont en ligne de mire du réseau.
Les responsables du réseau lancent un vibrant appel à tous les patriotes de ce pays pour reconnaître et accepter que l’éducation est aussi un droit fondamental pour l’adulte qui doit être assuré par la force publique au même titre que les enfants.
L’éducation change le monde, a-t-on expliqué dans le mémorandum, car elle permet à l’individu de prendre conscience, de connaître son environnement physique, social, politique, économique et culturel, et aussi de contribuer à son développement. Il est évident que l’un des premiers indicateurs de la pauvreté absolue est l’analphabétisme. Et 70 % de la population active malienne sont considérés comme analphabètes. Dans nombre de pays en développement, les personnes non alphabétisées subsistent difficilement en marge de l’économie formelle, faute de poids politique. Elles n’ont accès ni à l’éducation, ni aux soins de santé, ni à un logement adéquat et vivent dans l’insécurité avec un revenu irrégulier et ne mangent pas à leur faim. Pour l’Unesco, l’alphabétisation est l’un des objectifs les plus négligés parmi les objectifs de l’éducation pour tous.
Le Mali est l’un des pays les plus grands du continent africain. Il se caractérise par un taux de croissance démocratique forte de 3,6 % par an, un taux de 46 % de jeunes de moins de 15 ans et une économie essentiellement dominée par l’agriculture. Pour le président du réseau Yelen Bulon, Ibrahim Ag Idbaltanat, ces caractéristiques placent notre pays dans une position de vulnérabilité face aux défis du développement.
L’on déplore que malgré les efforts consentis, le taux d’alphabétisation du pays n’est que de 29,6 %. «Avec ce taux, le pays court le risque de voir tous ses efforts de développement compromis si aucune disposition n’est prise pour donner à l’alphabétisation/éducation des adultes sa place de levier du développement durable», a insisté le réseau dans son mémorandum. C’est à cet effet qu’il plaide pour la création d’un fonds national d’appui à l’éducation non formelle. Ce fonds servira, entre autres, à élargir les sources de financement de ce sous secteur de l’éducation.
Par ailleurs, l’Ong affirme que l’introduction des langues nationales dans l’élaboration, la conception et la mise en œuvre des outils de travail de nos collectivités décentralisées (état civil, plan de développement économique, social et culturel, budget, etc.) permettra une implication consciente de la population néo-alphabète dans le processus de décision des collectivités territoriales.
Par ailleurs on peut se réjouir des résultats satisfaisant de l’école de Missabougou qui est une école professionnelle dont tous les cours sont dispensés en Bambara. Cette école de sa création en 2005 à nos jours à former plusieurs jeunes et cela dans un laps de temps. Imaginez, un alphabète qui au bout de seulement 8 mois de cours et de travaux dirigés peut déjà être sur le marché de l’emploi. C’est donc dire, que la cause est noble et mérite de ce fait une attention plus ^particulière de la part des décideurs politiques.
KANTAO IDRISSA