Education nationale : Les dessous d’une cabale contre le ministre Abinou Tèmè

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Nommé à la tête du Département de l’Education nationale le 9 septembre 2018, Pr Abinou Tèmè est en terrain bien connu. Très vite, il s’est attelé à mettre de l’ordre dans les services éducatifs. Mais, le changement de cap voulu par monsieur le ministre fait grincer des dents à certains qui se plaisent dans la chienlit actuelle qui sévit dans le secteur éducatif malien. C’est ce qui expliquerait cette cabale et cette campagne de dénigrement que mènent des individus tapis dans l’ombre, contre le ministre, dont le passé brillant à la tête de la Faculté des Sciences Humaines et des Sciences de l’Education (FSHSE) lui a valu son entrée en force dans le Gouvernement de Soumeylou Boubèye Maïga. La tâche pour le renouveau du secteur de l’Education semble être difficile à porter tant les vieilles habitudes ont la vie dure.

 

Depuis quelques semaines, c’est, semble-t-elle, l’ère au dénigrement du ministre de l’Education Nationale, le Pr Abinou Témé. Cela à travers des articles de «presse» et d’autres actes. Mais l’homme reste serein. Cela, pour mener à bien la mission à lui confiée par les plus hautes autorités du pays. Celle de redresser le système éducatif malien.

Faut-il le rappeler, selon le constat général, le système éducatif malien est, de l’avis de la grande majorité de nos compatriotes, pourri dans sa grande majorité. Tout simplement, parce que la plupart de ses acteurs sont corrompus. Cependant, tout le monde s’accorde à reconnaitre la qualité de la formation de certains de beaucoup de ses acteurs.  Ainsi, l’actuel ministre de l’Education nationale, le Pr Abinou Témé, ce spécialiste en Anthropologie sociale et d’ethnologie, dit vouloir arrêter la situation peu orthodoxe qui prévaut actuellement dans le système éducatif malien. Des écoles privées qui poussent comme des champignons sans respect des normes en la matière. Transformant ainsi, le secteur en un lieu de gagne-pain. Car, la plupart de ces établissements privés ne fonctionnerait que grâce à la subvention accordée par l’Etat. Ainsi, chaque année ce sont des centaines de milliards de F CFA qui  sont engloutis par ces dits promoteurs d’écoles privées. Sous prétexte de demi-bourses et de frais de scolarité. Là, le «péché» du ministre Tèmè a été de vouloir s’assurer que lesdits établissements privés respectent les dispositions réglementaires encadrant le secteur et qu’ils contribuent au bon fonctionnement du service de public de l’éducation. Il voulait s’assurer aussi quant à l’utilisation efficace et efficiente des ressources mises à leur disposition par l’État. Cela sous forme de frais de scolarité et de demi-bourses en contrepartie de leurs prestations. C’est ce qui lui valut la «guerre» déclenchée par certains promoteurs d’écoles privées.

Les dessous d’une cabale

Selon nos sources, tout serait parti avec l’orientation et la répartition des élèves admis au DEF, session de juin 2018. Surpris de ne pas avoir assez d’élèves comme les autres années, des promoteurs d’écoles syndiqués dans l’AEPAM  digèrent mal les réalités du changement. Ils utilisent comme armes la diffamation et la manipulation.

Aussi, des médias frustrés par le fait que leurs contrats d’assistance ne soient pas renouvelés montent aux créneaux contre le ministre. Mais, au ministère, on explique cette situation par une contrainte budgétaire qu’exige la situation du pays.

Egalement, les promoteurs des centres agro-pastoraux privés trop couteux, pour l’Etat sont «sevrés» d’élèves par le ministre Témé. Pour cela, ils en veulent en corps et à cri au ministre.

Mais, pour le ministre Témé, la formation des élèves du Mali est et demeure une mission régalienne de l’Etat. Il n’est donc plus question de sous-traiter ou de marchander la formation des élites nationales. C’est ainsi qu’il a décrété que désormais, au lieu que 75% des élèves admis au DEF soit orienté au privé, ce sont en priorité les établissements étatiques qui s’en chargeront. Et, seuls 25% des élèves seront orientés au privé. Comme son nom l’indique, l’enseignement privé relève d’un secteur purement libéral. Ces promoteurs ne doivent pas compter sur les élèves orientés chez eux par l’Etat comme de marchandises. En clair, au ministère on souligne que, désormais, les lycées publics auront la priorité dans la répartition des élèves. C’est seulement après que les écoles privées seront servies. Car, selon nos sources, il a été constaté que les écoles publiques qui ont beaucoup couté à l’Etat en termes de cout de construction et autres, sont le plus souvent à moitié vides au profit des établissements privés qui regorgent d’effectifs. Procéder ainsi consisterait à économiser un peu de capital financier pour un pays qui en a vraiment besoin.

Autre particularité qui dérange, selon nos sources, c’est le fait que le ministère a décidé cette année de faire le plein des écoles qui sont moins chers à l’Etat. Il s’agit de l’enseignement secondaire général où les frais de scolarités tournent autour de 120 mille F CFA par élève et par an. Ensuite vient l’enseignement professionnel où le coût de la formation tourne autour de 175 mille. Les écoles agropastorales, où la formation fait pratiquement le double des autres, avec plus de 300 mille, le ministre a préféré faire le plein de ces écoles qui sont toujours restées quasiment vides. Ainsi, selon nos sources, les promoteurs desdits établissements agro-pastoraux se sont mis à salir la personne du ministre. Pour eux, l’Etat devrait impérativement leur envoyer des élèves. En d’autres termes, faire le plein des établissements privés et verser le reste au public. On nous signale aussi que pour une première fois, le ministère a pu orienter tous les admis au DEF.

Bref, il est connu des tous que beaucoup de promoteurs d’écoles privées ont fait de leurs écoles de véritables entreprises commerciales. Sinon comment comprendre que la plupart des écoles peinent à payer le personnel enseignant ou ferment tout simplement leurs établissements pour faute de subvention ?

Le parcours exceptionnel du ministre Témé

En effet, sorti professeur d’enseignement secondaire, après ses études supérieures, il enseigna la philosophie au lycée de Sikasso entre 1983 et 1985 et au lycée Prosper Camara, entre 1985 et 1986. Plus tard, il sera professeur assistant à l’ENSUP, chargé de cours de philosophie et de sociologie générale, entre 1986 et 1991 avant de décrocher son doctorat en Anthropologie sociale et d’ethnologie à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris sur le thème : «Paganisme et logique du pouvoir dans le Toro en pays Dogon» et son DEA en anthropologie sociale et d’ethnologie à l’EHESS en 1993. Dès la création de l’Université du Mali, il fut professeur à la FLASH avant d’occuper, entre août 2006 à novembre 2011, le poste de secrétaire principal dans la même faculté. A sa nomination comme ministre de l’Education nationale, il était le doyen de la Faculté des Sciences Humaines et des Sciences de l’Education (FSHSE) de l’Université des Lettres et Sciences humaines de Bamako (ULSHB), poste qu’il occupait depuis juillet 2014. Il est d’un parcours exceptionnel.

Comme pour dire que, loin d’être un amateur, le Pr Tèmè est fin connaisseur du système éducatif malien. Il est loin de ces directeurs de plusieurs secteurs, pour qui seul compte l’argent. Alors, foutez la paix au ministre Tèmè !

DMT

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