L’école a été le talon d’Achille de tous les régimes de l’ère démocratique, car toutes les thérapies proposées restent inopérantes. A l’occasion de la rentrée scolaire 2014-2015, nous nous penchons sur certaines insuffisances de notre système éducatif.
Voilà sensiblement plus d’une vingtaine d’années que toute la société malienne, sans exception, ne cesse de critiquer notre bonne et vieille mère l’école. Pour cette raison, la pauvre mère a reçu tous les noms d’oiseaux qui n’augurent point de jours meilleurs.
Pourquoi donc un tel acharnement sur cette mère qui a tant donné à tous ses enfants sans leur demander une quelconque restitution en désirant seulement passer par une simple reconnaissance. Durant ces lustres et pendant que tous les ministres qui se sont succédé à l’Education et qui ont tous plus ou moins affirmé apporter avec eux l’antidote qui guérira la maladie qui a contaminé notre vieille et gentille mère, l’école malienne, nous ne voyons venir aucune rémission de la maladie, ni aucune diminution sûre de la fièvre qui ne cesse de s’amplifier de jour en jour et d’année en année.
Toute la société, depuis les plus démunis jusqu’aux gens les plus connaisseurs, n’a pas fini de jeter l’anathème sur cette école qui est devenue la risée de toutes les couches de la société, mais aucun n’a tenté de proposer le remède qu’il faut pour lui permettre de se mettre sur pieds et assurer les fonctions qui sont les siennes.
En effet, il nous semble que le mal est multiple et profond. Nous ne pouvons le ranger qu’au niveau de certaines catégories dont la première est l’enseignant.
La formation des enseignants
Il est vrai que l’Université nous livre des maîtrisards, mais ces derniers ont un savoir linguistique uniquement qui ne peut être transmis ou communiqué d’une manière facile et intelligible, car il lui manque l’assaisonnement nécessaire à sa transmission : la pédagogie.
Ce domaine, la pédagogie, n’est enseigné à l’Université que comme module, au cours de la dernière année de formation, selon plusieurs spécialistes. De ce fait, il ne peut offrir à son possesseur les moyens dont il a besoin pour assurer au savoir linguistique une transmission adéquate.
Pendant très longtemps les inspecteurs ont assuré, en parallèle, une formation didactique pratique pour faire la classe. Mais, de nos jours, ce travail d’appoint assuré par les inspecteurs, semble ne plus porter son fruit. Par ailleurs, un long travail devra être effectué en ce domaine par les institutions qu’elles soient universitaires ou pédagogiques pour permettre aux enseignants d’assurer du mieux qu’ils peuvent leur fonction de transmetteurs de savoir.
Il nous semble que tous les enseignants sortant des instituts de formation de maîtres et universités doivent être soumis à une formation d’au moins un an de théorie et de pratique pour être mis devant les élèves. Cette formation doit être assurée par des formateurs de haut niveau. Ce n’est pas parce que l’on est chercheur que nous pouvons être considérés comme formateur de haut niveau, car la pratique de tous les jours est souvent donnée par des gens qui sont beaucoup plus répétiteurs que chercheurs.
Pour que l’enseignant puisse participer d’une manière élogieuse, il doit tout d’abord remplir sa fonction d’enseignant en créant des séquences d’enseignement/apprentissage qui respectent l’appropriation des curricula que la société a mis à sa disposition et qu’il ne doit pas créer d’autres types de séquences qu’il aura pensé être les meilleures pour l’enfant.
En un mot : il ne doit pas initier des séquences qui ne prennent pas en charge le curriculum du département de l’Education, car seule la société tout entière est responsable du devenir de l’homme malien. Toutefois, l’enseignant ne représente pas la société, il est partie prenante. C’est un membre de cette société. Donc, il ne lui appartient pas de dicter des lois qui risquent de devenir scélérates.
Cependant, évitons de demander aux enseignants de se faire le porte-parole des parents ou des enfants. Seule une commission formée par des spécialistes a l’amabilité de proposer au gouvernement des curricula ou programme scolaire. C’est pourquoi, il s’avère impératif qu’une formation assez solide soit faite à nos enseignants.
A suivre !!!
Alpha Mahamane Cissé
Quel desastre le ministre de l’éducation doit être démis
A mon avis M. Alpha n’a pas fait de recherche approfondie pour connaitre davantage les problèmes de l’éducation malienne.
Je prends seulement un cas. Normalement les élèves maîtres doivent faire 45 jours de recyclage avant d’aller dans les écoles pour leur stage de responsabilité. Mais malheureusement, ces dernières années, les responsables d’écoles se débrouillent à faire ce recyclage en 15 ou 20 jours, histoire de grignoter dans les fonds alloués à cet effet.
Comments are closed.