Aux commandes du département de l’Education nationale suite à la démission de Housseini Amion Guindo, Abinou Témé se fait presque absent dans la gestion de l’épineuse question de l’éducation nationale. Les différents engagements de l’Etat transformant les écoles communautaires en établissements publics, la situation des écoles secondaires privées et des syndicats sont aujourd’hui des préoccupations sans solutions.
Rien ne va plus dans les établissements scolaires au Mali. Les écoles privées sont fermées depuis la rentrée scolaire. Celles du public sont perturbées dans leur fonctionnement normal.
La grève des promoteurs d’établissements privés, la gestion partielle des admis au DEF et de l’AEEM sont entre autres raisons du démarrage difficile de la rentrée scolaire. Selon les promoteurs d’établissements privés, l’Etat leur doit une subvention chiffrée à plus de 30 milliards de FCFA. De toute cette manne financière, rien n’avait été versé par le gouvernement. C’est seulement la semaine derrière qu’une partie de cette subvention a commencé à être payée. Mais l’option privilégiée par les promoteurs d’écoles privées demeure le paiement intégral : condition posée pour l’ouverture des écoles.
À cela s’ajoute l’orientation des diplômés du DEF. C’est le mardi qu’elle a été effective. De mémoire, selon des acteurs de l’éducation, il y a plus de vingt ans, le Mali n’a pas connu une situation similaire.
Le ministre de l’Education nationale, Abinou Témé, en est le seul responsable. Un chef de département qui n’a rien entrepris pour non seulement prévenir le problème des promoteurs d’écoles privées, qui date de mai 2018, soit bien avant les examens de fin d’année scolaire, doit en toute honnêteté prendre sa responsabilité. Pis, le ministre Abinou Témé n’a même pas rencontré les promoteurs afin de trouver un compromis.
Le silence coupable de l’Assemblée nationale
Attendus pour défendre les citoyens dans l’hémicycle, les députés ont brillé par leur silence. D’ailleurs, notre hémicycle démontre par son attitude son indifférence vis-à-vis du peuple malien. Alors que l’Assemblée nationale s’était impliquée, au premier plan, pour défendre le Collège horizon. Mieux, l’alors ministre Ag Erlaf a même été soumis à l’examen des questions des élus du peuple. L’instigateur de cette séance était l’honorable Zoumana N’tji Doumbia. L’élu de Bougouni n’avait pas digéré le retard pris dans l’ouverture de cet établissement qui accueille seulement 3 000 élèves.
Pour le cas de cette année, qui concerne des centaines de milliers d’élèves dans l’ensemble des écoles publiques et privées du pays, personne n’a daigné lever le petit doigt. Sommes-nous dans la même République ?
André Traoré