De nos jours, dans les rues, dans les milieux scolaires et universitaires, nous voyons pratiquement tous les jours, des jeunes filles à moitié dévêtues. En effet, l’école peine à imposer le port de l’uniforme aux jeunes scolaires qui préfèrent plutôt s’habiller « sexy » en dévoilant la moitié de leurs cuisses ou en laissant apercevoir leurs poitrines. Ces tenues appelées par ses amatrices « SEXY LOVE/PROVOCANTES », conduisent la majorité des filles à avoir des grossesses non-désirées et précoces.
Aujourd’hui, nos écoles sont devenues un lieu de déperdition où les jeunes filles élèves et étudiantes s’habillent de manière « sexy ». Elles portent des robes et des jupes qui couvrent à peine leurs genoux. C’est à peine si elles peuvent s’asseoir souvent en classe. Les tenues vestimentaires qui couvrent à moitié les parties intimes font la fierté de certaines de ces filles. L.T, une étudiante, nous dévoile les raisons qui l’a pousse à porter ces genres de vêtement pour aller à l’école. « J’ai quitté le village pour mes études à Bamako. Une fois arrivée, les amies que je fréquentais s’habillaient toute de cette façon. Et quelques mois après, la bourse est tombée, j’ai commencé à m’acheter des pantalons moulants, des pantalons blessés aux cuisses pour séduire. J’avoue qu’aujourd’hui, j’arrive à gagner tout ceux dont je n’avais pas avant », explique-t-elle. Elle ajoutera qu’au début, elle fut victime d’une agression. Mais, aujourd’hui elle commence à s’adapter à la vie bamakoise. « J’arrive toujours à avoir ce que je veux sur tous les plans. Et cela grâce à mes habillements qui attirent beaucoup d’hommes. A cause de la pauvreté de mes parents, mes sœurs et moi mènent la vie qu’on veut. On nourrit nos parents avec l’argent qu’on gagne », affirme une étudiante rencontrée sur la « colline du savoir ».
A.S, âgée 16ans, indique, avec fierté, tout le bien qu’elle pense de ses vêtements indécents : « J’aime porter les pantalons blessés et les moulants parce que c’est à la mode aujourd’hui.Et pour que tu sois remarqué et courtisé plus par les hommes, il faut les porter. Mes parents ne disent rien par rapport à mon habillement parce que c’est ma mère même qui me les achète », a-t-elle dit. Une lycéenne de la commune IV du district de Bamako qui avoue entretenir des relations sexuelles avec un de ses professeurs pour avoir des notes, trompent la vigilance de ses parents quand elle sort : « « Quand je sors de chez moi, je noue un pagne sur mes mini-vêtements. Et, une fois dehors, je dénoue le pagne. Je suis accro à cela».
Parmi les étudiantes et élèves que nous avons rencontrés, rares sont celles qui n’aiment pas s’habiller sexy. Pour cette étudiante de la FLSL, il faut porter des habits décents. « Pour moi, porter des habits indécents est une atteinte à la foi et un manque de respect. Donc, je préfère rester fidèle à la tradition», s’exprime-t-elle.
Face de ce fléau, l’heure n’est plus à la négligence, mais à la recherche des solutions adéquates pour éviter que l’image de nos traditions et celle de l’école ne soient ternies à jamais. Les acteurs en charge de l’éducation doivent faire en sorte que l’école ne soit transformée à un lieu de mannequinat. Au cours de notre enquête, nous avions pu remarquer que quelques établissements de la capitale exigent le port de la tenue scolaire, mais d’autres sont toujours à la traine. La rigueur doit s’imposer pour que l’école soit le lieu de la culture de l’excellence. « Actuellement au Mali, plus précisément à Bamako, l’habillement des jeunes filles mineures et adolescentes est devenu un problème crucial, qui ne dépend plus d’elles-mêmes. D’abord, il faut que la famille contrôle l’éducation et que les administrateurs d’écoles exigent le port des uniformes », explique un parent d’élèves.
Fatoumata Z. Coulibaly, stagiaire