« Il y a eu une réforme fondamentale en 1962 qui a continué d’inspirer jusqu’en 1991. Mais à partir de 1991, tout nous a échappé. Jusqu’en 1991, les dirigeants du pays faisaient confiance aux cadres. Mais aujourd’hui, on nous impose tout de l’extérieur : pédagogie convergente, approche par compétence, etc. Il est bon que nous revenions à nos fondamentaux pour recréer l’école malienne ». Telle est la conclusion faite par le professeur Issiaka Singaré à la conférence débat qu’il a animé dans la salle de l’Indépendance du Mali au Lycée Technique (LT) de Bamako, le 26 Avril 2013, dont le thème était : « le système éducatif malien de la réforme de 1962 à nos jours ».
Organisée par la Ligue des Anciens élèves du Lycée Technique de Bamako (LAELTB) à l’occasion de la journée porte ouverte de l’association, l’objectif était d’éclairer les lanternes des élèves sur les évolutions du système éducatif malien depuis 1962. Pour la circonstance, l’administration, les professeurs, les élèves du LT et plusieurs autres invités ont tenu à être témoin de l’évènement. Le conférencier a d’entrée de jeu indiqué que le Mali est allé à la réforme avec un taux de scolarisation de 8%. C’est dire que 92% des maliens était qualifié d’analphabète. C’est pourquoi, a-t-il indiqué le narrateur, la réforme s’est donnée des objectifs majeurs : Un enseignement tout à la fois de masse et de qualité, un enseignement qui puisse fournir avec une économie maximum de temps et d’argent, tous les cadres dont le pays a besoin pour ses divers plans de développement, un enseignement qui garantisse un niveau culturel nous permettant l’établissement des équivalences des diplômes avec les autres Etats modernes, un enseignement dont le contenu sera basé non seulement sur nos valeurs spécifiquement africaines et maliennes, mais aussi sur les valeurs universelles, un enseignement qui décolonise les esprits. Ensuite, a-t-il poursuivi, est venu le séminaire national sur l’éducation de 1978 dont les conclusions ont été la suppression du tronc commun en 10ème ; la suppression des concours directs d’accès à l’Ecica et dans les grandes écoles ; la coordination de l’action éducative au niveau régional par la création des Directions régionales de l’éducation (Dre). Après, ce fut le séminaire sur l’éducation au Mali – Problèmes, perspectives et priorités – 1981 qui a retenu les objectifs prioritaires suivants : expansion et amélioration des formations de base, amélioration et développement des formations professionnelles élémentaires et moyennes, amélioration de l’administration scolaire. En fin, a indiqué le conférencier, la tenue des Etats généraux de 1989 avec comme conclusions : de l’esprit de l’école nouvelle et le profil de l’homme nouveau à former, de la scolarisation et de la formation de base, des structures et des programmes, des innovations pédagogiques, du financement et de la gestion. En outre, dans le même état d’esprit, a-t-il dit, il a y a eu, entre autres, les concertations sur le débat national 1991, la Nouvelle école fondamentale (Nef), Prodec, le Forum de l’éducation. Au regard de toutes ces réformes, il conclu: « Il y a eu une réforme fondamental en 1962 qui a continué d’inspirer jusqu’en 1991. Mais à partir de 1991, tout nous a échappé. Jusqu’en 1991, les dirigeants du pays faisaient confiance aux cadres. Mais aujourd’hui, on nous impose tout de l’extérieur : pédagogie convergente, approche par compétence, etc. Il est bon que nous revenions à nos fondamentaux pour recréer l’école malienne». Le thème a été apprécié par les participants et les interrogations faites par l’assistance ont été répondues par le conférencier. Soulignons qu’après la conférence, un atelier d’orientation à l’intention des élèves du LT pour leur permettre de comprendre les différentes filières des universités du Mali, a été tenu. Selon le président de L’ AELTB, Boubacar Sidibé, le but de l’association est de renforcer les liens de fraternité et de cohésion sociale entre les anciens du LT. Appuyer les nouveaux élèves du dit Lycée dans les domaines économiques, social et culturel, contribuer au développement de l’environnement du LT. L’administration du Lycée a salué l’idée et demander aux jeunes et leurs partenaires de multiplier de telles initiatives pour perpétuer la mémoire du Lycée.
Hadama B. Fofana
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Le débat sur l’éducation est sans objet, car l’Etat se dérobe du secteur craignant les charges et le lot de chômeurs qui s’en suivra. Pas d’autres problèmes. S’il jouait normalement son rôle, l’éducation serait bien organisée et les principes de bonne gestion seraient appliqués à juste titre.
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