Education : Il faut sauver notre école

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 Si la période d’avant fête se caractérise partout au Mali par de grands préparatifs, le monde scolaire, quant à lui, traverse certains soubresauts ces derniers temps. Au niveau de plusieurs écoles des cycles fondamental et secondaire, on constate avec amertume de nombreux débrayages.

 Comme d’habitude, les apprenants s’octroient  de petites vacances pour cause de fête de Tabaski ou de Ramadan. Le phénomène tend à se pérenniser d’année en année. Mais ni l’association des parents d’élèves, ni les autorités en charge de l’Education ne semblent maîtriser le fléau.

Le 15 novembre 2010, sur les ondes de l’ORTM,  le bureau exécutif de l’association des parents d’élèves, par la voix de son président, est monté au créneau pour mettre les parents d’élèves face à leurs responsabilités.

Condamnant l’attitude intolérable des élèves déserteurs, le département de l’Education s’est engagé à dénicher les commanditaires de cette action, tout en brandissant le spectre des sanctions. A notre avis, la survenue de ces défections intempestives et ce, à l’approche des fêtes musulmanes, constitue un phénomène récurrent qui mérite de profondes réflexions.

Pour chaque année académique, le département en charge de l’Education fixe, par décision, le calendrier des congés scolaires. Dans la panoplie des jours fériés, on distingue plusieurs genres de congés aux périodes des fêtes religieuses ou de souveraineté : Tabaski, Ramadan, Noël, Pâques, Journée des martyrs, Anniversaires du 22 septembre et de l’Armée, etc.

A l’analyse de ces différents congés, on relève que les jours affectés aux fêtes chrétiennes (Noël, Pâques) dépassent de loin ceux consacrés aux fêtes musulmanes. La répartition des jours fériés est la suivante : Congés de Pâques : 15 jours ; Congés de Noël : 15 jours ;  Fête de Tabaski : 1 jour ; Fête de Ramadan : 1 jour.

Le Mali compte un important pourcentage de population d’obédience musulmane (environ 90%). Il nous paraît injuste de consacrer moins de jours de congés à la religion dominante par rapport aux autres cultes. L’Eta malien a tout intérêt à réviser le calendrier des congés scolaires. Chacun y trouvera son compte, et cela aura l’avantage d’exorciser les démons des désertions sauvages à l’approche des fêtes musulmanes.

 Par Soumaïla B. Dramé

 

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