Le nouveau Ministre de l’Education nationale, Mohamed Ag Erlaf, prend déjà à bras-le-corps les problèmes de son département. Il a donné les grandes lignes de son action ministérielle à ses collaborateurs pour relever les défis qui minent le secteur.
Entre les grands chantiers qui préoccupent la vie de la nation malienne figure en bonne place l’éducation, qui connaît des crises cycliques sur fond des grèves à répétition qui compliquent le secteur. Pour sortir le secteur de ces aléas, le Ministre Mohamed Ag Erlaf, qui s’est vu confier ce poste, n’a pas une seconde à perdre. C’est qui a d’ailleurs valu la réunion de cabinet qu’il a tenue avec ses nouveaux collaborateurs, le mardi dernier, dans une atmosphère décontractée.
Le Ministre Ag Erlaf a d’abord appelé ses collaborateurs à la mobilisation générale pour les différents examens scolaires de cette année. «Tout le monde au front pour la bonne organisation des examens», instruira fermement le Ministre. Il s’agit ainsi de peaufiner les stratégies autour des démarches à entreprendre sur le terrain afin de déployer des nouvelles équipes sur le terrain pour la mission de supervision et donner une meilleure visibilité des actions.
Aussi, les échanges ont porté sur la mise en œuvre du Programme présidentiel relatif au renforcement de la documentation scolaire et du social autour des cantines scolaires dans certaines localités.
Par rapport au taux d’occupation des structures publiques, précisément les lycées publics, le Ministre a ordonné de les garnir avant de penser aux établissements privés. Pour le Ministre Ag Erlaf, il n’y a ni explication politique, ni explication technique au fait qu’une bonne dizaine de classes soient fermées, tel que le lycée Askia, au moment où des établissements privés regorgent d’élèves publics.
«Nouveau cap : Le taux d’occupation de 99% pour les écoles publiques. Il faut ainsi ; car, l’inverse est indéfendable », a fait remarquer le Ministre qui a dû préciser qu’en matière d’Administration scolaire, chacun, selon ses compétences, a un rôle important à jouer pour cette perspective.
Un volet important dont l’éducation gagnerait à renforcer les procédures et modalités des réalisations est d’accroître les moyens de contrôle, de réhabilitation et de construction des infrastructures scolaires. Il faut minimiser les retards en la matière, ajoutera le Ministre Ag Erlaf ; car, ce sont des milliers d’enfants maliens qui ratent le chemin de l’école, si une réalisation n’est pas achevée à temps. Un déficit qui peut même fausser les ratios en matière de politiques éducatives.
Par ailleurs, il a été décidé d’entamer l’identification professionnelle et administrative (le nom, l’école, la localité, le statut administratif) des enseignants), à travers l’établissement d’une base de données fiables.
« Il s’agit avant tout d’une question de crédibilité vis-à-vis de nous-mêmes par rapport à la pertinence de nos choix de politiques éducatives et vis-à-vis des partenaires. En termes de conduite de politiques éducatives, l’établissement d’une bonne base de données pour les enseignants est un impératif stratégique pour la réussite. C’est aussi crucial pour une formulation de plan de carrière », expliquera-t-il.
Pour garantir une meilleure condition de vie et de travail pour les enseignants, le Ministre compte renouer très rapidement le dialogue avec les syndicats pour créer une nouvelle dynamique d’écoute et d’échanges. C’est là une des solutions pragmatiques pour définir un plan de carrière au profit des enseignants. Un plan qui leur est plus profitable en termes d’avancées et de gratifications professionnelles.
Ces mesures donneront, selon le Ministre, de la confiance aux partenaires de l’école pour une synergie d’actions en vue de relever les défis auxquels le secteur est confronté.
Cyril ADOHOUN