Education / examens scolaires : La traite des fraudeurs et de leurs complices

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L’école est un haut lieu d’apprentissage  et de formation de l’homme dans toutes ses dimensions. Mais au regard de certains comportements à la veille des examens dans certains établissements scolaires, l’on est en droit d’être inquiet. Ces maux qui minent l’école malienne ont pour noms : vente de vrais ou de faux sujets, achat de la conscience des surveillants, les faux bulletins scolaires. Il est temps de mettre fin à toutes ces  pratiques frauduleuses qui discréditent notre école. Le mois de mai, c’est la foire des parents dans les écoles et la traite des fraudeurs.

 

A quelques encablures des examens de fin d’année,  les  alliances, les relations  et autres calculs se trament déjà par les malintentionnés (ceux qui  comptent  avec la fraude). Il est donc normal   d’attirer l’attention  de l’opinion et des autorités scolaires et universitaires sur ces pratiques qui sont  devenues malheureusement monnaie courante ces dernières années dans notre pays.

 

Nous avons constaté ici et là, les années précédentes des pratiques et des comportements qui  n’honorent ni de près ni de loin notre système éducatif.

 

Il est à rappeler  que depuis plusieurs années, la tenue des examens scolaires au Mali fait couler beaucoup d’encre et de salive : fuites de sujets ; arrestations de suspects, cotisations d’argent par des candidats ou de leurs parents en vue de corrompre des surveillants, l’invasion des centres d’examens par des proches des candidats. Et la liste des maux n’est pas exhaustive.Faites un tour dans les écoles. Des élèves vous aborderont avec des propositions sonnantes et trébuchantes. « Moi, je suis en train de chercher le tuyau».Entendez par là, la voie d’accès pour obtenir le Bac sans le mériter.

 

En attendant que des mesures fortes soient prises pour mettre fin à de telles pratiques en cette veille d’examens,  des candidats se «  préparent » : on cherche des numéros de téléphones de potentiels et  probables surveillants.

 

Toute chose qui donne raison aux détracteurs du secteur de l’éducation. En effet, ils vont jusqu’à faire le prophète de Cassandre en sonnant le glas de l’école malienne. Car, il y avait disaient-ils, une rigueur qui a fait ses preuves et qu’il y avait des  hommes  qui ont fait honneur à l’éducation.

 

Mais les choses ne sont plus ce qu’elles étaient. L’enseignant n’était pas matériellement riche, mais il a su garder sa dignité. Il ne vient  pas à l’enseignement pour chercher de l’argent contrairement à certains d’entre eux qui, de nos jours font fi de toutes les vertus pédagogiques.

 

A titre d’exemple, il n’est pas rare de voir des  enseignants qui élisent un QG  lors des examens à proximité des centres d’examens. Histoire de pouvoir traiter les épreuves aux candidats. Les sujets sont traités et les réponses photocopiées et rapidement acheminés dans les salles d’examen au vu et au su de tout le monde.

 

Pire, parfois, des agents indélicats chargés de la sécurité prêtent leurs services  pour l’acheminement des sujets traités. Ou encore les candidats cotisent pour acheter la conscience des surveillants plus préoccupés de surveiller dehors que des candidats qui communiquent avec leurs parents au téléphone.

 

Un autre point qui choque à plus d’un titre, c’est l’affaire des sujets  d’examens. En effet, de faux  sujets qui se sont vendus comme des petits pains  à Bamako. Il faut rapidement agir avec des actions musclées pour faire échec à cette entreprise ignoble qui n’est autre qu’un suicide intellectuel.

 

L’accent doit être mis sur la lutte contre la fraude aux examens, les parents et les proches des candidats  doivent faciliter la tâche aux organisateurs des examens pour qu’on en finisse et pour toujours avec une école lacunaire en République du Mali.

 

Que les parents comprennent que le véritable soutien qu’ils doivent apporter à leurs enfants passe par une  meilleure formation. Il leur appartient donc, et surtout  aux autorités en charge du système éducatif de sensibiliser la jeunesse pour qu’elle comprenne et admette comme code conduite que l’école est un haut lieu d’apprentissage et de formation de l’homme dans toutes ses dimensions.

 

Nous osons espérer que les différents dirigeants actuels, qui sont enseignants dans l’âme, très pétris à la sève des valeurs pédagogiques, prendront les mesures drastiques qui s’imposent pour rendre à notre système éducatif ses lettres de noblesse.

 

B.COULIBALY

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