Edito : Du Compromis à la compromission

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Il semble que l’argent du contribuable malien qui est  déboursé depuis 2015 dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation militaire, et qui s’élèverait  à plus de 1000 milliards,   aurait été détourné. En tous cas, à en juger par les propos du ministre de la sécurité et de la Protection civile, le général Salif Traoré devant les élus de la Nation, il y a de fort soupçon  de corruption dans l’achat des équipements de nos forces de défense et de sécurité.  Les propos du Général Salif Traoré à l’assemblée Nationale, ensuite le cri de cœur du Président de la Commission finances de la même Institution  et enfin   l’état de déliquescence de notre armée, laissent peu de doute dans la mauvaise traçabilité de la colossale somme qui a été jusque-là mobilisée pour les FAMA.  Nous pouvons  alors en  conclure que nos sous  n’ont  pas été utilisés à bon escient. L’odeur de corruption semble inondée, voire empestée, la paisible atmosphère qui a prévalu jusque-là au sein de la grande muette. Pour l’instant,  nous ne nous fondons pas sur un quelconque rapport d’audit, encore moins des résultats d’enquêtes judiciaires  pour incriminer X ou Y, mais les réactions du ministre de la sécurité ont valeur d’aveu et d’incrimination. Ce qui pourrait permettre aux futurs enquêteurs d’avoir des pistes pour la manifestation de la vérité.

Pour rappel, c’est après les massacres répétitifs au centre et face à  l’inaction des forces de défense et de sécurité que les députés ont convoqué les ministres directement impliqués dans la gestion des affaires relatives à la défense et à la  sécurité. C’est ainsi que  le Ministre de la sécurité et de la Protection civile, le Général Salif Traoré répondant aux questions des députés médusés, a tenté de justifier toutes les dépenses qui ont été faites dans le cadre de la loi de programmation militaire surtout son volet équipements. Voulant bien faire, il a jeté un pavé dans la mare de ses deux bienfaiteurs, le Président de la République et le Président de la Commission défense de l’Assemblée Nationale, l’honorable Karim Keita. Il les a cités nommément comme étant les témoins oculaires de tous les achats qui ont été faits dans le cadre de l’équipement de nos forces de défense et de sécurité, alors même que l’une des plaintes des députés seraient la vétusté des matériels utilisés par nos militaires et le manque de formation adéquate pour faire face à l’ennemi de plus en plus coriace. Le général Salif Traoré, de bonne foi certainement, et face à la persistance de la question de transparence dans l’achat des équipements,  a affirmé que tous les  justificatifs des achats sont soumis à l’appréciation du chef suprême des armées et Président du Conseil supérieur de la défense, IBK, et surtout du très puissant Président de la Commission Défense Karim Keita, qui se trouve être le fils du Président de la République. En d’autres termes s’il y a manquement aux principes, à l’orthodoxie financière qui régissent les conditions d’acquisition des matériels, les premiers responsables seront forcément les deux têtes de proue de la Défense et de la sécurité.

Le Président de la Commission finances de l’Assemblée nationale, l’Honorable Abdine Koumaré en persistant sur des enquêtes pour savoir si l’argent déboursé a été intégralement mis dans l’achat des équipements militaires et dans la  formation des troupes, soupçonne les autorités de corruption. Cette sortie du Ministre de la Sécurité et de la Protection civile   semble donner des pistes aux enquêteurs pour savoir la direction prise par les milliards  qui ont été débloqués pour l’armée.

Youssouf Sissoko

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2 COMMENTAIRES

  1. Sauf erreur de ma part, en 2014 ou 2015 (je ne me rappelle pas trop) déjà le FMI avait suspendu sa coopération avec notre pays pour un soupçon de corruption dans cette affaire d’achat d’équipements militaires. Il y a eu un tolet au sein de la population, puis rien.
    Cette affaire sera tirée au clair un jour ou un autre. Nul ne peut s’abreuver du sang du peuple impunément, ici bas ou dans l’empire céleste.

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