L’Ecosup fut l’une des premières écoles supérieures privées au Mali. En plus d’une université, elle comporte un lycée. Si depuis sa création en octobre 2004, elle comptait jusque-là parmi les universités performantes et crédibles et apaisées en République du Mali, aujourd’hui force est de constater que cette image est entamée avec cette affaire.
Mamadou B. Kéita a fondé cet établissement avec le concours technique d’un certain Maïga, puisque deux arrêtés ont concouru à l’ouverture de l’Ecosup. Si l’arrêté portant création de cet établissement a été obtenu par M. Kéita en solo, son autorisation d’ouverture en 2005 a été possible grâce au dossier de M. Maïga pour des raisons administratives.
Dès l’ouverture de l’établissement, M. Kéita s’est automatiquement arrogé le poste de DG qui est contraire à la loi régissant les universités privées selon certains proches du dossier. Puisque la direction est toujours réservée à un technicien, donc à un enseignant du supérieur. Sachant bien que son cursus ne l’y autorise pas, il a fait appel à son ami d’enfance M. Maïga qui est du milieu, qui est alors nommé directeur des études.
Ce qui indique clairement que M. Kéita n’a pas carte blanche pour ce qui est des prises de décision. Et cela est clairement prévu par le règlement intérieur de l’Ecosup, lequel a subi un toilettage au mois de janvier dernier par un collège commis à cet effet présidé par Abdoulaye Maïga à l’époque.
Aucune disposition de ce règlement intérieur ne prévoit le poste de directeur général adjoint surtout quand on regarde l’article 23 qui traite la partie organigramme. Le premier alinéa de l’article 30 du règlement intérieur stipule expressément que le directeur des études assure l’intérim du DG en cas d’absence, de vacance ou d’empêchement.
Succession patrilinéaire
Et le second indique qu’en cas d’absence, de vacance ou d’empêchement du directeur des études, le coordinateur du système LMD le remplace, et ce dernier n’est autre personne que le fils du DG.
Mais nous avons vu un autre règlement intérieur en date du 27 mai 2015 dont l’article 30 aussi indique clairement que le DGA remplace le DG en cas d’absence, de vacance ou d’empêchement dont M. Kéita se prévaut.
Les détracteurs de M. Kéita l’accusent d’avoir des ambitions politiques précisément communales, parce que son parti lui aurait promis une des plus grandes mairies du district c’est pourquoi il s’est inscrit dans un schéma de succession de père en fils au mépris de tout règlement intérieur gouvernant l’établissement.
Au regard du règlement en cas d’absence de M. Kéita, automatiquement, c’est le directeur des études M. Maïga qui assure son intérim.
Cette option n’étant pas du goût du promoteur parce que préférant son fils comme dauphin, il a fait sortir la note de service n°001/Ecosup-alternance/LMD/DGA/15 en date du 11 mai 2015 annonçant la nomination de son fils Bouba au poste de DGA sans consulter au préalable ni son directeur des études ni le comité de rédaction du règlement. Cette note de service a été notifiée à toute l’administration sauf au directeur des études, M. Maïga, selon certaines sources.
M. Maïga exaspéré par cette situation et se sentant reléguer en seconde zone a jugé utile de convoquer une réunion regroupant toute l’administration y compris le comité de rédaction pour que ce dernier se prononce sur la légalité de la nomination de Bouba au poste de DGA. Alors Abdoulaye Maïga, président du comité de rédaction, a dénoncé non seulement la catimini avec laquelle le promoteur est passé mais aussi il a déclaré illégale la nomination de Bouba.
C’est ainsi que le mardi 2 juin 2015, M. Maïga a démissionné de son poste de directeur des études. Nous reviendrons sur d’autres aspects de ce dossier dans nos prochaines parutions.
Affaire à suivre…
Barou