Ecoles privées au Mali : Une prolifération teintée de magouilles

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Au Mali, les écoles privées poussent un peu partout comme des champignons. La plupart d’entre elles ne répondent à aucune norme, au point de vue environnement, local, personnel et qualité de l’enseignement. N’ayant même pas de local fixe, les promoteurs prennent en location quelques chambres exiguës pour en faire des classes. Et pourquoi, l’Etat ferme-t-il les yeux sur cette situation préjudiciable à l’avenir de notre pays?

Dans les quartiers périphériques de la capitale, on ne voit que des complexes scolaires logés dans des familles. Il s’agit des constructions non conformes équipées des logistiques rudimentaires. On y trouve tout sauf l’ambiance scolaire. Ils recrutent des enseignants aux moins offrants sans tenir compte de leur capacité ni de leur niveau intellectuel. Dans cette situation précaire, on peut trouver des classes du préscolaire au lycée.

L’école malienne est plus que jamais menacée par ce nouveau phénomène. N’importe qui peut se procurer d’un agrément d’ouverture d’école. Les autorités ne tiennent pas compte du tout des dérives qui s’en suivent. Or dans les années 1990, les écoles privées étaient réputées pour la qualité des enseignements qu’on y dispensait. Tout le monde était unanime sur le niveau qu’elles apportaient aux apprenants.

En général les promoteurs étaient soit des enseignants de formation, soit des gens ayant déjà beaucoup d’expériences dans d’autres domaines de l’éducation. Jusqu’à présent certains d’entre eux, continuent à évoluer dans le secteur. Et leurs écoles donnent toujours d’excellents résultats en terme de niveau intellectuel. Par contre, ceux qui sont venus en grand nombre pour uniquement se créer une entreprise n’ont rien à perdre. Il ne s’agit plus des gens habilités mais des commerçants, courtiers, chômeurs sans qualification et tant d’autres.

Ils obtiennent l’autorisation par des relations ou à l’argent comptant. Pour preuve, ces gens sont toujours à l’attente de la subvention de l’Etat pour l’utiliser à des fins personnelles. Les enseignants de ce secteur connaissent, aujourd’hui, de sérieux problèmes liés aux arriérées de salaires. D’ailleurs, les gens ont tendance à mettre le niveau de leurs enfants au second plan au profit de leur passage en classe supérieure. Même certains parents préfèrent cela. Les enfants ont en tête que les promoteurs ont l’obligation de les faire passer pour éviter qu’ils soient la proie d’un autre complexe scolaire.

Ce qu’on ne comprend pas dans cette affaire, c’est que les inspecteurs passent pour contrôler les écoles. Mais on a l’impression qu’ils ont la bouche cousue, fermant les yeux sur des pratiques décadentes. Le secteur est entaché de magouilles. Si elles ne cessent pas, nous compromettons le développement de notre pays.

A suivre…

Issa Santara


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