Compte tenu de l’absence de certaines matières due au manque de professeurs à cet effet à l’école pour déficients auditifs (EDA) et qui font partie intégrante des épreuves du DEF (Diplôme d’Etudes Fondamentales), le Directeur Général du CAP de la commune II du district de Bamako a suspendu la candidature desdits candidats déficients auditifs au DEF 2011. Mais au-delà de la réalité scolaire que connaît désormais tout notre système éducatif, cet acte était-il une priorité ?
Dommage que nos élèves actuels n’aient plus du courage ! Certes, c’est confus à l’école pour déficients auditifs du CAP d’Hippodrome. L’enseignement classique rigoureux qu’ont suivi les premiers élèves déficients ou volontaires bien portant a été destitué de toute sa rigueur. Comme nous l’avons déjà dit dans nos précédentes parutions, l’erreur du cas échéant découle du manque de qualification de certains enseignants de ladite école, des parents d’élèves et enfin de la paresse des élèves déficients auditifs tous confondus. Alors que les presses écrites s’acharnaient contre la fuite des sujets du DEF, du BAC et enfin du CAP, il se trouvait là des candidats du DEF pris en otage pour manque de professeurs, ceux de l’école pour déficients auditifs (EDA) du CAP de l’hippodrome en commune II du district de Bamako. Malheureusement nous avons appris le fait trop tard, juste après l’examen du DEF, comme nos chers lecteurs peuvent le constater. En effet, selon nos sources recueillies auprès des enseignants et M. Balla Keita, directeur de cet établissement scolaire à caractère administratif, les candidats déficients auditifs n’ont pas participé aux épreuves du DEF 2011, parce qu’ils n’avaient pas de profs d’Anglais, de Mathématique et de physique-chimie. Raison de plus pour le Directeur général du CAP de l’hippodrome de suspendre leur candidature. Mais tout le monde conviendrait néanmoins à admettre que le même directeur général du CAP d’hippodrome n’ignore pas les l’insuffisance du corps professoral de l’EDA. Donc, il devrait compléter le personnel enseignant avant même la fin du 1er trimestre, car ces élèves déficients souffrent de cette situation prompte à les réduire à néant depuis bien des années et cela, dans l’indifférence de nos autorités scolaires qui n’hésitent pas à envoyer des enseignants dans cette structure scolaire dans le but de les qualifier et les mettre au service de l’EDA. Ce n’est pas la première fois que cela arrive à l’école pour déficients auditifs. On se rappelle l’année scolaire 2008-2009 où tous les élèves de cette école ont été cloués sur leurs anciens bancs pour la même cause. Mais les élèves étaient très remontés contre le directeur, M. Balla Keita, un expert en langue de signes qui n’était pas pourtant la cause de leur malheur. Ils sont victime de la réduction des matières due au manque de professeurs qualifiés en quantité suffisante. Nous savons tous ce qui s’est passé lors des examens de fin d’année à Bamako. Il est vrai que le même directeur du CAP d’Hippodrome ne pouvait pas arrêter cette fraude instituée, alors pourquoi refuser la candidature des élèves pour déficients auditifs. Est-ce simplement parce qu’il les juge non adaptés aux épreuves ? Ceux qui ont acheté les sujets au su et au vu de tous étaient-ils aussi compétents ? On peut répondre que non. Malheureusement, ces derniers auront du succès, car rien ne peut les empêcher de franchir les grilles de leurs anciens bancs. Suspendre des candidats à un examen pour absence de matières répondant aux épreuves ou manque de compétence serait une erreur de nos jours. Cela se faisait autrefois, mais nous sommes loin de ce temps. Actuellement ce n’est pas une priorité. Donc, mieux vaut compléter les enseignants de cette structure qui vont retransmettre leurs acquis aux élèves déficients pour assurer une formation stricte et efficace, ou à défaut, soumettre seulement aux élèves déficients auditifs les matières qui leur ont été enseignées durant l’année scolaire au cour de l’examen plutôt que d’engendrer une telle honte. Premièrement parce que beaucoup de ces élèves sont avancés dans l’âge et risquent fort bien d’atteindre la vingtaine au second cycle. Secondement la corruption étant instituée dans tout le pays, c’est réducteur de retenir en retard certains candidats dans une telle situation pour ouvrir les portes à d’autres qui sont aussi pareilles aux premiers. Pour notre part, nous lançons un appel sincère au directeur général du CAP d’Hippodrome et au directeur de l’école pour déficients auditifs de concilier leurs efforts pour réformer cette structure scolaire dont l’avenir s’avère déjà très sombre tant dans l’éducation que sur le marché de l’emploi, en envoyant des professeurs de mathématique, d’anglais, et de physique-chimie urgemment à l’école pour déficients auditifs pour éradiquer ce rejet avant la prochaine rentrée scolaire 2011-2012. Même si ces professeurs ne sont pas qualifiés en langue de signes, l’Etat malien a la charge d’assurer leur formation pour épargner les multiples problèmes qui pèsent tous les jours sur cette couche vulnérable longtemps abandonnée. A suivre…….
.Ibréhima DIAMOUTENE