« Dans le cadre de la gestion de l’école en mode décentralisé, 1332 Comités de Gestion Scolaire (CGS) fonctionnels ont été mis en place et leurs membres ont été formés à leurs rôles et responsabilités. Ce processus de renforcement des compétences des représentants des communautés en vue de leur implication dans la gestion de l’école sera poursuivi en 2016-2017. ». C’est sur cette note d’espoir que le ministre de l’Education Nationale, Barthelemy Togo a procédé, hier lundi 3 octobre, au lancement officiel de la rentrée scolaire 2016-2017, dans la cours de l’Ecole fondamentale de Sénou Aviation. Ils sont donc des centaines de milliers d’élèves des Structures d’éducation préscolaire, des écoles fondamentales, des Instituts de Formation de Maîtres, des Ecole de formation des éducateurs préscolaires et les Etablissements d’enseignement secondaire général, technique et professionnel à reprendre le chemin de l’école, avec l’espoir de trouver la voie qui les mène à leur bonheur futur. Dans sa déclaration à l’occasion de la rentrée scolaire, le ministre dira que cette année, l’évènement sera placé sous le signe du « retour aux valeurs du travail et au mérite », qui est la voie royale vers la consolidation des acquis et la rédemption de l’école malienne.
Toutefois, un hic demeure. Car, la situation des élèves de l’école fondamentale des 501 logements sociaux de Yirimadjo, préoccupe les parents d’élèves de ce quartier. Là-bas, le mandat de trois ans des CGS de ladite école, à l’instar de toutes les écoles de la Commune VI est arrivé à terme. Toutes les tentatives de renouvellement des Bureaux sont restées vaines. Et, pour cause, les responsables municipaux qui sont chargés de conduire le travail trainent les pieds pour motif d’état d’urgence décrété par les autorités du pays. Une raison fallacieuse pour s’accaparer des ressources destinées à la formation des enfants. Parce que le quartier s’était mobilisé pour procéder au changement des organes de gestion des CGS. De commun accord avec la Mairie, une date avait été fixée. Le jour ‘’J’’ le maire chargé de suivre les opérations électorales a fait faux bond à la dernière minute. Il s’était excusé après arguant qu’en raison de l’état d’urgence, tout regroupement humain est interdit. Comme si l’état d’urgence, décrété pour une année, allait empêcher l’Assemblée Nationale de tenir sa rentrée parlementaire, comptant pour la session d’octobre 2016. Qui s’est ouverte hier en même temps que l’école. Tout simplement, le maire et ses ‘’sbires’’ avaient compris que les dés étaient pipés pour eux. Car, le quartier s’était fortement mobilisé pour mettre les anciennes équipes hors du circuit. Pour défaut de résultats. Mais, certainement la Mairie et les Structures d’encadrement des écoles (CAP et Académie de Banankabougou) qui auraient quelque chose à se reprocher n’ont pas facilité le travail au quartier. Le même mal existe partout en Commune VI. Car, comme une sorte de consensus, la Mairie s’est permise de prolonger de façon tacite le mandat des CGS sans l’avis des communautés concernées. Alors que la population des 501 logements sociaux s’était préparée à faire des changements chez eux.
La mauvaise foi de la mairie de la commune VI
Comme si cela ne suffisait pas, les directeurs de l’Académie d’Enseignement et du Centre d’Animation Pédagogique de Banankabouogu, dont relève l’école des 501, se seraient permis de maintenir à son poste, une directrice d’école bénéficiaire d’un congé de formation, pendant toute l’année scolaire écoulée. Selon nos sources, des collègues directeurs d’écoles et même certains enseignants qui aspiraient légitimement au poste auraient protesté devant le DCAP, qui est resté de marbre de même que son directeur d’Académie. La question est de savoir, quel deal a-t-elle avec sa hiérarchie pour qu’on la maintienne ainsi?
Cependant, des problèmes dans cette école, il n’en manque pas. Aussi vieille que le quartier, qui a soufflé sur ses 10 bougies en juin 2016 passé, l’école souffre du manque d’électricité et d’eau dans les classes, dans les directions et dans la cours. L’école doit son salut en matière d’approvisionnement en eau potable grâce à un voisin du quartier. Celui-ci a réalisé un forage chez lui. Mais, pour l’exploitation efficiente de son ouvrage, il a été obligé d’installer la fontaine dans une partie de la cours de l’école avec obligation d’approvisionner l’école. Ce sont ces installations qui alimentent aujourd’hui l’école. Sinon le branchement SOMAGEP est coupé depuis des années.
La dégradation des salles de classe et des tables bancs est à un stade si avancé, que les élèves et les enseignants sont obligés de partager leurs classes avec les énormes nids de poule, qui jonchent les planchers de salles de classes. Faute d’eau, les élèves sont obligés de s’approvisionner dans les familles voisines pour effectuer le service de nettoyage. Pendant ce temps, les présidents des CGS, qui doivent s’occuper de ces problèmes d’intendance, font le dos large avec l’agent des enfants. Certainement en complicité avec les responsables municipaux et scolaires, notamment le directeur du CAP et son directeur d’Académie. Sinon comment comprendre que des fonds soient alloués à des structures de formation, que celles-ci manquent du minimum pour assurer leur mission. En plus de cela, chaque élève paie 1000 FCFA à titre de cotisation annuelle en sus des subventions reçues du Ministère de l’Education.
Est-il besoin de rappeler que les CGS sont liés à la Mairie par une convention de gestion, à travers laquelle, la Collectivité délègue des compétences pour une gestion plus rapprochée et plus participative de l’école. A cet effet, chaque partie contractante est soumise à des obligations dans l’exercice des missions dévolues aux deux parties en matière de gestion de l’école conformément aux dispositions de l’arrêté N°2011-3370/MEALN-SG du 16 août 2011 portant création, organisation et modalités de fonctionnement du CGS. Comme, il est connu de tous qu’on ne peut confier la gestion de sa maison à quelqu’un sans exercer sur lui le minimum de contrôle. Car, telles qu’énumérées par la loi en son annexe 6, titre 4, les ressources des CGS sont constituées de : cotisations des membres de la communauté ou autres, dons et legs, contributions (des tiers), prêts, subventions et les ressources diverses. C’est dire que la convention fait obligation sur la Mairie de contrôler la gestion financière et administrative des CGS. Mais hélas ! L’exercice de cette prérogative que la loi confère aux Collectivités fait défaut. Les CGS gèrent comme bon leur semble les ressources mise à leur disposition en complicité avec des directeurs d’écoles et des directeurs de CAP et d’Académie. Selon nos sources, certains administrateurs scolaires et les municipalités profitent de l’incrédulité de certains présidents de CGS pour garder l’argent de la subvention au lieu de le verser dans le compte du CGS ouvert dans une banque de la place comme l’exige la loi. Malheureusement, certains CGS des 501 logements souffriraient des dysfonctionnements de cette nature. C’est pour changer cette situation que la population a souhaité le changement. Car, il y a des présidents de CGS qui sont mêmes invisibles chez eux à fortiori à l’école. Comment des dirigeants de cette nature peuvent s’occuper des problèmes des élèves ? Difficilement. D’où la volonté de changement de la population des 501 logements sociaux.
Il appartient donc au Ministre de l’Education Nationale et son collègue de l’Administration Territoriale de se pencher sur cette question en vue de s’assurer que l’argent qu’ils débloquent au profit des écoles arrive à destination.
M. A. Diakité