Lors de l’audience que lui accordée le chef de l’Etat, la délégation syndicale de l’enseignement supérieur a sollicité l’implication personnelle du président de la République , pour débloquer la crise qui depuis trois mois paralyse son secteur.
Devant les leaders syndicaux en l’occurrence, le Dr Abou Mallé du Syndicat national de l’enseignement (SNESUP) et Timbo Telly, du Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC), le chef de l’Etat a demandé l’observation d’une trêve pour favoriser les conditions d’une négociation saine entre le gouvernement et les syndicats. En réponse, les leaders ont promu de consulter leur base respective, tout en affirmant que cette trêve effective depuis le 15 juillet 2010 se caractérisera par une reprise des cours.
Cette nouvelle fut accueillie comme une bouffée d’oxygène par les autorités politiques qui ont remercié les syndicats, pour leurs sens élevé de patriotisme. Du coup, «le Syndicalisme Malien face à la difficulté de radicalisation des revendications» est un vieux débat qui vient d’être relancé. Cependant, tout citoyen conscient sait que la réussite du système éducatif passe par une amélioration des conditions de vie et de travail de ceux qui l’animent.
Ainsi, plusieurs interrogations viennent à l’esprit. Le SNESUP et le SNEC après la spirale de trois mois devraient-ils accepter la trêve? Que fut décidé au sujet de l’alignement et de l’harmonisation des salaires? Qu’est-ce qui a été retenu concernant l’intégration de tous les professeurs à la fonction publique de l’Etat? De quoi les parties ont convenu à propos de l’augmentation de prime des heures supplémentaires, celle liée à la prime de recherche scientifique et la revalorisation de la fonction d’enseignant?
L’Etat est-il animé de volonté pour débloquer la situation? Le SNEC ne devrait pas radicaliser ce problème qui chaque année renait de ses cendres. Maintenant il faut que l’école malienne prenne son vol. En tout cas, notre avenir commun en dépend. Chacun doit y mettre le sien.
Alpha Sidiki Sangaré