Au regard des informations qui parviennent du côté des soldats de l’éducation, la page de la crise scolaire est loin d’être tournée au Mali.
Depuis l’année scolaire 2019-2020, l’école malienne est en proie à une crise. Elle est due aux tiraillements, à l’époque, entre les plus hautes autorités de l’Etat du Mali et les enseignants qui ont pratiqué la politique de la chaise vide pour exiger l’application obligatoire de l’article 39. Le temps d’appliquer l’article 39 et le refus répété des soldats de la craie ont failli mettre l’éducation nationale à l’article de la mort.
L’heureux dénouement de cette doléance des enseignants semblait ouvrir encore la voie à un autre problème qui a été suffisamment commenté dans les grins et salons au Mali surtout au milieu scolaire. Il s’agit du prélèvement de l’impôt sur le traitement du salaire (ITS) qui aurait tranché le salaire à large andain. Heureusement pour l’école malienne, les enseignants ont pu le digérer et se sont limités à l’expression du mécontentement.
L’autre phénomène dont l’école malienne est victime aujourd’hui et qui serait d’ailleurs préjudiciable au programme de l’année scolaire est, à n’en pas douter, le report de la reprise de la nouvelle année scolaire. Initialement annoncée pour le 5 janvier, le retour des enfants du Mali à l’école a été fixé au 25 janvier prochain.
Là, les programmes scolaires des différentes classes ont pris un coup dur du fait qu’un programme donné à exécuter durant neuf mois ne saurait, en aucune manière, l’être en huit mois. Les autorités maliennes ont trouvé comme excuse la montée en flèche du nombre de contaminations du Covid-19 au Mali. Au fur et à mesure que la nouvelle rentrée s’approche, il faudra donc que le Coronavirus prenne la pente sinon la même cause produisant toujours les mêmes effets, le scénario qui n’est pas souhaitable risquera de se produire. Et le silence continuerait à régner à l’école malienne.
Ce qui inquiète le plus en ce qui concerne l’école malienne est l’affaire des documents administratifs des enseignants. Les syndicats signataires du 15 octobre 2016 ont fait un communiqué le 13 janvier 2021 relatif au blocage de la signature des actes administratifs des fonctionnaires des Collectivités territoriales par le secrétariat général du Gouvernement (SGG).
Ils estiment que depuis trois ans, les actes administratifs des enseignants fonctionnaires des Collectivités sont systématiquement rejetés ou bloqués par le secrétariat général du Gouvernement. Ne pouvant pas restés indifférents à une telle situation, ils ont adressé une correspondance au Premier ministre le 8 janvier 2021 pour lui demander une audience. Selon eux, aucune suite n’a été réservée à cette demande d’audience. « Les syndicats de l’éducation, soucieux de l’école malienne, prennent à témoin l’opinion nationale et internationale de la responsabilité entière et totale du Gouvernement du Mali de la suite de ce dossier et l’informe qu’une année scolaire apaisée et réussie est conditionnée à la diligence de l’ensemble des actes administratifs en instance », lit-on dans le communiqué dont nous sommes procuré une copie. Les syndicats signataires du 15 octobre 2016 invitent leurs militants à rester mobilisés pour les actions futures. C’est dire qu’après l’article 39, d’autres difficultés dont souffrent les enseignants et qui semblaient larvés, commencent maintenant à sourdre.
Bazoumana KANE
Source : L’Alerte