On pourrait presque se féliciter du calme qui caractérise actuellement le front scolaire.
En effet, après une entame quelque peu timide au début, on est progressivement entré dans une phase de normalisation, corroborée par le déroulement effectif des cours. Et pendant que s’achève l’année scolaire 2019-2020 et se tiennent (aujourd’hui) les examens du DEF, l’optimisme reste de mise chez les principaux concernés que sont les élèves.
Piètre consolation cependant, lorsqu’on s’avise de dresser un état des lieux de la situation scolaire au Mali.
Une situation trop complexe pour qu’on se contente de la jauger sur une année. C’est pourquoi, une brève rétrospective s’impose pour mieux cerner ce qu’on a appelé en son temps, le renouveau de l’école Malienne.
En effet, la refondation du système éducatif prônée et lancée aux premières heures de la démocratie Malienne, avait pour but de rentabiliser l’école et d’en faire un outil de développement. C’est dans cet ordre d’idées que se sont tenus ce qu’il convient d’appeler les états généraux de l’école à la faveur desquels, une vaste réflexion a été initiée pour couper court à la léthargie générale.
Il s’est agi d’une part, de déceler les tares et les travers du système et de l’autre, d’entrevoir des solutions à court, moyen et long terme.
C’est du reste pourquoi, des séminaires, colloques et autres ateliers ont été diligentés de façon ponctuelle, de même qu’ont été élaborés des mécanismes de suivi et d’évaluation pour témoigner des progrès réalisés à l’heure des bilans. Mais il est assez singulier de remarquer que toutes les recommandations qui y sont issues, dorment pour ainsi dire dans les tiroirs.
Avec le recul qui sied à tout observateur objectif, on se rend compte que toutes les déclarations d’intention sont restées jusque-là, lettres mortes.
Au demeurant, la persistance de cet état de fait est d’autant plus logique que les autorités qui se sont succédées à la tête des département de l’Education ont preféré échafauder des stratégies sporadiques et parcellaires qui ne répondent nullement aux besoins réels.
On ne s’étonnera donc pas du niveau désespèrent bas et de l’insignifiante performance de notre système éducatif. Une insuffisance notoire du personnel enseignant qui tranche tristement avec la grande masse des diplômés au chômage, le gel drastique des stages de recyclage et de formation continue, nécessaires pour rehausser le niveau.
La faible scolarisation (d’autant plus faible chez les filles) contraste avec la pléthore des effectifs et l’insuffisance des infrastructures et manuels scolaires.
Le système pêche surtout par le fait qu’il est en inadéquation avec sa mission fondamentale et ses exigences.
L’école qui est sensée être un vecteur de développement et de promotion sociale s’avère être une « usine à fabriquer des chômeurs ».
En fait de renouveau, on assiste plutôt à un enlisement de la situation scolaire qui s’affaisse sous le poids de l’indécision des autorités et de la décrédibilisassions de l’école.
A ce titre, les examens prochains nous édifieront certainement car il est fort à parier que les rumeurs de fraude et de favoritisme viendront encore surplomber l’atmosphère.
A moins, que, l’on n’assiste à une levée de boucliers de la part de qui de droit…
Boubacar Sankaré