Le village de Mahadougou situé à 65 km de Sikasso et faisant partie de l’arrondissement de N’kourala, commune de Zanférébougou, cercle de Sikasso, traverse une crise scolaire sans précédent.
En effet, alors que ledit village dispose d’un premier cycle depuis 1996 et trois salles de classe (7ème, 8ème et 9ème) toutes prêtes pour l’année scolaire 2011-2012, les élèves ressortissants de ce dernier niveau continuent de parcourir les 6 km tous les 5 jours de la semaine pour suivre leurs cours secondaires à l’école de Zanférébougou qui est saturée. Cette situation qui n’est pas sans désagrément, interpelle fortement nos autorités scolaires et plus précisément l’académie d’enseignement de Sikasso.
Promouvoir l’éducation dans nos campagnes constitue un vrai problème sinon un handicap difficile à surmonter au Mali. Malgré les efforts des ressortissants de nombreux villages qui battissent des écoles dans leurs bercails répondant ainsi à la logique qui veut que tout fils ayant réussi ailleurs, doit revenir bâtir la cité. C’est ce que l’Association de la commune de Zanférébougou (ADECOZA) a compris et a témoigné dans les villages qui la composent. Ce faisant, des infrastructures scolaires ont été bâties dans certains villages. Ainsi, l’école de Zanférébougou ne pouvant plus contenir tous les enfants de la commune, l’association a décidé de créer une école primaire à Mahadougou en 1996. Le second cycle dont il est question, vient de voir le jour cette année-même. Pour concrétiser leur bon geste (c’est un grand soulagement pour les populations de Mahadougou), la contribution du gouvernement est vivement sollicitée. Pour se faire, l’académie de Sikasso a la charge d’envoyer un corps professoral secondaire complet à Mahadougou. Contre cette attente solennelle et légitime, aucun professeur n’a été envoyé cette année scolaire dans ladite école pour apaiser les multiples souffrances qu’endurent nos jeunes élèves, malgré les supplications des parents d’élèves et de quelques enseignants auprès des services qui ont charge. Les nouvelles salles de classes qui devraient ouvrir leurs portes et fenêtres le 03 Octobre sont loin d’accueillir la lumière du jour. En conséquence, une cinquantaine de nos jeunes élèves fréquentant l’école secondaire de Zanférébougou parcourent 6 km/jour pour suivre leurs cours à Zanférébougou. Un aller et retour en fait 12 km/jour ! Ce n’est plus le temps d’Amadou Hampaté Bâ (PSL) qui parcourait 15 km, (Kati-Bamako) pour la même cause, et on doit épargner ces souffrances à nos futurs cadres. Ce phénomène favorise-même l’échec scolaire dans cette commune, le DEF précédent en témoigne ce constat amer (l’école de Zanférébougou a fait néant au DEF 2011 avec une centaine de candidats. Le 1er de son histoire !). Ainsi la fatigue qui mine ces braves élèves le soir après qu’ils aient parcouru cette longue distance est apte à les empêcher d’apprendre courageusement leurs leçons. Concernant le second cycle de Zanférébougou, il s’est révélé insuffisant à accueillir tous les élèves à sa destination cette année-ci. D’autant plus que l’échec cuisant du DEF 2011 a aggravé la situation. Ne comptant que trois (3) salles de classes pour le second cycle, des sources très proches de la structure avancent un chiffre de plus de 200 élèves l’effectif de la 9ème année présentement. Il urge donc de l’épauler avec l’école de Mahadougou qui est prête à répondre à ce besoin (et c’est ce pour quoi elle a été créée). C’est donc le moment propice de sauver ces jeunes écoliers. « Ce sont aussi des fils du pays, alors pourquoi ne pas répondre à leurs besoins à temps ? », s’indignait un vieux sage de Mahadougou.
Nous savons que l’éducation constitue une des préoccupations majeures de nos autorités administratives et scolaires, pour cette raison, nous interpellons fortement nos autorités scolaires et l’académie de Sikasso, de mettre tout leur poids dans une balance commune pour envoyer un personnel enseignant tout complet à Mahadougou (arrondissement de N’kourala, cercle de Sikasso, commune de Zanférébougou) pour répondre aux besoins des élèves de la commune.
A suivre…
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