L’école Malienne a vécue des temps difficiles et continue de vivre des crises profondes et répétées. Et comme si cela ne suffisait pas, s’ajoutent d’autres situations récurrentes, à la limite révoltantes. L’année dernière, les malfrats s’en étaient pris aux feuilles de tôles de l’école fondamentale du Point-G. Cette année, c’est le directeur de l’école fondamentale de Koulouba qui s’en prend aux tables bancs et bureaux de l’école dont-il est lui-même le premier responsable.
Incarcéré actuellement à la maison centrale d’arrêt de Bamako, le Directeur de l’école fondamentale de Koulouba serait au cœur d’un scandale financier certes infirme, par rapport à ceux que nous connaissons, mais très controversé eu égard à sa nature. Monsieur Ely Théra n’a pas hésité à s’en prendre aux tables bancs et bureaux de son établissement pour 320.000F. En effet, il aurait conclu, par l’intermédiaire de Karim Dessoh, le marché avec la promotrice du jardin d’enfants les « Pingouins », madame Bintou Tangara.
Par le coup du hasard, des policiers du 3ème arrondissement ont vu surgir un véhicule de transport en commun 504 immatriculé A- 6132- MD contenant des tables bancs et bureaux au niveau du jardin zoologique. Ces derniers, soupçonnant qu’il ne pouvait s’agir que d’ un cas de vol, ont épié et suivi le véhicule au bord duquel se trouvaient le chauffeur M. Mamadou Diakité et Karim Dessoh (intermédiaire entre les deux responsables scolaires). Arrivés, à destination, devant la porte du jardin d’enfants, les policiers interpellèrent les concernés. N’ayant pas eu de réponses satisfaisantes aux différentes questions sur la provenance des matériels, ils décidèrent de conduire le véhicule et les usagers auprès du 3e arrondissement pour des besoins d’enquêtes. Devant l’inspecteur en charge du dossier, les responsables passent à l’aveu et reconnaissent les faits. Ainsi M. Ely Théra, âgé de 55 ans et domicilié à Koulouba, qui a reconnu les faits expliquera son acte par sa situation familiale. Père d’un foyer de 7 enfants, il aurait, selon ses explications, beaucoup de peines à survenir aux besoins de sa famille avec le salaire dont il bénéficie. Si d’aucuns ont été exemptés, le Directeur lui ne l’a pas été.
En attendant de répondre de ses actes devant la justice, Monsieur Ely Théra est actuellement écroué à la prison centrale. Faute d’établir la culpabilité de Mme Bintou Tangara, promotrice du jardin d’enfants « Pingouins », elle a été innocentée au motif selon lequel elle ignorait l’illicéité desdits matériels. Quant aux matériels, ils ont été tous restitués à l’école fondamentale de Koulouba.
Autant l’explication donnée par le Directeur est une réalité de nos jours au Mali, autant il est nécessaire de se demander si c’est une raison valable pour justifier son comportement.
IDRISSA KANTAO