«Pour répondre aux allégations et diffamations contre sa personne et à l’encontre du Comité Exécutif National du Syndicat National de l’Enseignement du Supérieur (CEN-SNESUP), par certains de ces camarades enseignants composé en collectif, j’ai décidé de rompre le silence. C’est pour cette raison que je tiens cette conférence de presse pour informer mes camarades militants du Snesup de même que l’opinion malienne sur la situation qui n’honore nullement notre corporation», c’est en ces termes que Dr. Abdou Mallé, secrétaire général du Snesup, a introduit le weekend dernier, la conférence de presse tenue au siège de l’IPR Annexe.
Ces derniers temps, a déclaré Dr. Mallé, nous constatons des agitations de certains camarades égarés contre la gestion de Cen-Snesup des revendications de la base. Ces camarades, regrette Dr. Abdou Mallé, ont tenté de constituer un collectif en se plaignant de la non application de l’article 66 du statut des enseignants-chercheurs du 27 septembre 2017 et de la non tenue du Congrès du Snesup. «Qu’ils se détrompent», clame Malle. L’application de l’article 66 qu’ils demandent, souligne Dr. Mallé, est une des recommandations des accords du Snesup qui doivent être appliquées par le gouvernement. En fin Juillet dernier, a fait savoir Mallé, j’ai informé mes camarades par rapport à l’état d’avancement de la commission de suivi de la mise en œuvre des accords. Qu’est-ce qu’ils veulent qu’on fasse à l’état actuel de la crise multiforme que traverse notre pays ?, s’interroge Mallé. Nous attendons, indique le secrétaire général du Snesup, les ministres de l’agriculture pour l’application de la mise en œuvre des programmes de l’IER (Institut d’Economie Rurale), de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour l’application des 34 agents fonctionnaires dans la fonction d’attaché de recherche et d’assistant et l’intégration dans la fonction publique des 60 contractuels; du ministre de la santé pour la résolution des problèmes des travailleurs de la banque de Sang. S’agissant de la tenue de l’assemblée générale, rappelle Dr. Mallé, en 2012 au cours d’une assemblée générale du Snesup à l’ENI-ABT j’ai personnellement demandé l’organisation du Congrès. Cette demande a été rejetée par la base pour des raisons pertinentes de crise politico sécuritaire liée au Coup d’Etat afin de gérer les revendications en cours qui portaient entre autres sur la nouvelle grille. Et récemment, j’ai envoyé une note à mes camarades, aux 30 comités du Snesup de l’organisation de notre assemblée dès la rentrée prochaine. « Et le bilan est là comme c’est pour vous que nous ne dormons pas ici. Le 27 janvier 2014, un protocole d’accord a été signé entre nous et le gouvernement sur plusieurs points de revendications dont l’augmentation de 10% de la grille indiciaire des enseignants chercheurs, l’intégration des travailleurs contractuels de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans la fonction publique, la hiérarchisation des agents fonctionnaires », a-t-il dit. Et d’ajouter que le suivi du protocole d’accord du 27 janvier 2014 par le Cen-Snesup a abouti à la signature du protocole d’accord du 18 mai 2017 dont l’augmentation de 22% de la grille indiciaire des enseignants chercheurs, l’intégration de 502 travailleurs contractuels payés sur le budget autonome des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, l’adoption du nouveau statut des enseignants chercheurs , la nomination des omis de la hiérarchisation du 16 juin 2015, la capitalisation des publications des chercheurs de l’IER recrutés en 2008, le rétablissement effectif du fonds « Etudes et recherche », le payement des arriérés d’heures supplémentaires de 2013-2014, 2014-2015 aux enseignants de l’IUG (Institut Universitaire de Gestion). Toujours au chapitre des résultats, Dr. Mallé a révélé que le 12 septembre 2019, le Cen-Snesup a déposé un préavis de grève de 13 points de revendication sur la table de gouvernement dont les négociations ont abouti à la signature d’un procès verbal le 9 Octobre 2019. Cela a abouti le 24 juin 2020 à la signature d’un rapport. Dans le dit rapport du 24 juin 2020, déclare Mallé, on note : la tenue effective le 14 septembre 2019 du test d’intégration dans la fonction publique pour 442/502 contractuels de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Les dossiers pour les 60 contractuels, dit Mallé, relevant des 7 corps de l’Ena sont bien avancés ; la signature de l’arrêté de hiérarchisation de 33 agents sur 34 le 1er octobre 2019 ; l’augmentation de 2 ans de l’âge de la retraite pour les assistants /attachés de recherche, les maîtres assistants chargés de recherche; la fixation des modalités d’application de l’augmentation de 20% de la grille indiciaire des enseignants chercheurs; le principe du payement des salaires des travailleurs contractuels de l’IER pour la subvention de l’Etat. L’on ajoute aussi le principe d’annulation de la décision de licenciement des agents du Centre régional de recherche agronomique de Sotuba ; l’acquisition d’un car pour assurer la navette des travailleurs du pôle universitaire de Kabala; l’effectivité du fonds «études de recherche» de 15 millions à 30 millions de Fcfa par structure pour appuyer les doctorants ; le début de payement des arriérés d’heures supplémentaires; le principe d’accord pour l’attribution de passeports de services aux enseignants chercheurs ; le début de régularisation de la situation administrative et financière des agents de l’IER et du Centre national de transfusion sanguine (CNTS); l’identification du site de construction de la Bibliothèque centrale universitaire.
En sommes, dit Dr. Mallé, tout ce que les agitateurs demandent sont pris en compte ici. Nous pensons que derrière cette affaire, il y a la politique. Celui qui est à la tête de ces troubles, notamment Sékou Amadou Traoré recruté en 2016 d’ailleurs en toute illégalité et sauvé grâce à notre intervention (car le collectif des enseignants contractuels voulaient attaqué ce recrutement), est politique. « S’il veut des troubles, le désordre, il n’a qu’à aller sur le champ politique. Nous nous somme sereins, nous ne nous reprochons rien. Les agissements du camarade Sékou Amadou Traoré qui n’a aucune légitimité, pour nuire le Snesup, ne nous ébranleront pas. S’il veut la légitimité, il n’a qu’à chercher d’abord à Ségou où il est, ensuite se présenter sereinement aux élections», a déclaré Mallé. Comme en 2012, dit-il, nous resterons sereins. On a sauvé l’école, nous resterons au chevet de l’école. C’est la base qui nous a légitimés. Tous les 30 comités ont été renouvelés. Nous attendons sereinement l’assemblée générale pour nous renouveler par sa confiance.
Hadama B. Fofana