Depuis quelques mois, le monde universitaire dans son ensemble et plus précisément les étudiants attendaient avec beaucoup d’impatience la concrétisation de l’annonce relative à la rénovation des résidences universitaires par les plus hautes autorités du pays. La promesse faite par Madame Siby Ginette BELLEGARDE n’est pas restée sans suite favorable. Effectivement, depuis la semaine dernière les travaux dans certains sites comme celui de Badalabougou ont commencé avec une allure incommensurable.
Après la signature de l’accord relatif à la rétrocession des campus universitaires au Centre National des Œuvres Universitaires (CNOU) par l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM), l’heure était à l’action pour les autorités du CNOU de prouver que la gestion des infrastructures universitaires ne relevait que de leur seul ressort. C’est dans cette dynamique, qu’il a été mis en place une commission de réflexion composée de plusieurs acteurs de l’université. Cette commission avait pour mission de dégager un plan d’action qui aboutira à la bonne gestion des campus.
C’est à la suite des travaux de cette commission, qu’un appel d’offre a été lancé pour la réhabilitation de toutes les résidences universitaires. Avec un taux d’exécution de plus de 60%, la réalisation de ces travaux se fait avec le concours sans faille de l’AEEM. Selon le chef du chantier, les travaux s’effectueront jusqu’en décembre mais cela n’empêchera pas les étudiants d’occuper les lieux en cas de la réouverture des classes. Selon les membres des comités AEEM, le rêve est devenu une réalité « c’était ce moment qu’on attendait. Nous nous sommes toujours battus pour l’amélioration des conditions de vie et d’étude des élèves et étudiants et si aujourd’hui le gouvernement a décidé de rénover les campus, nous ne pouvons qu’apporter notre soutien » affirme l’un d’eux.
Il est a rappelé que ce projet vient à point nommé, dans la mesure où le campus se transformait en une zone privilégiée d’insécurité et d’insalubrité.
Selon le Directeur du CNOU, colonel Mamadou Idrissa Coulibaly, les travaux qui seront effectués sur les bâtiments, concernent la plomberie, les sanitaires, le badigeonnage des murs, la réhabilitation des carrelages, du système d’égouts, du réseau d’électricité. Les dortoirs seront dotés de nouveaux lits et matelas et les locataires bénéficieront de moustiquaires imprégnées. Les actions et mesures qui seront prises par le département de tutelle sont, entre autres, la sécurisation des enceintes universitaires par la clôture des espaces vides et la fermeture des brèches ouvertes sur les murs, la sécurisation des portes d’entrée et de sortie à travers la réhabilitation des portails, la construction et l’installation des postes de surveillance au niveau de chaque porte d’entrée et de sortie. Le département entend aussi mener des campagnes de sensibilisation en direction des étudiants. l’interdiction formelle du port d’ arme dans l’espace universitaire sera de rigueur et les contrevenants s’exposeront à des sanctions disciplinaires et pénales qui iront de l’exclusion à la peine privative de liberté. Un vaste programme de salubrité et le démarrage immédiat des activités sportives et culturelles sont également au cœur des préoccupations.
Concernant les actions et mesures à court terme dans le cadre de l’hébergement, il s’agira de la mise en place des postes de police en dehors des enceintes ou espaces universitaires ; la diminution des pressions humaines dans les dortoirs, l’expulsion des résidants non habilités, l’exigence de la carte d’étudiant ou des badges, l’élaboration d’une stratégie de règlement des conflits et la prospection d’autres alternatives de logements privés encadrés par le CNOU.
Pour la lutte contre l’insalubrité, les défis consisteront à l’identification et la construction d’un dépôt de transit pour les ordures ménagères et la mise en place d’un système expérimental de traitement des eaux usées. Quant à la restauration, il s’agira de réfléchir à un dispositif pour la mise en œuvre d’un système de restauration universitaire à coût modéré.
Toutes ces actions et mesures doivent être soutenues par un plan vivace de communication et de sensibilisation en direction de tous les acteurs, partenaires et de la société civile. Autrement dit, la réussite de ce vaste programme de rénovation dans l’espace universitaire requiert non seulement l’accompagnement des plus hautes autorités, mais aussi un suivi rigoureux et continu des bénéficiaires : seuls gages de sa durabilité voire de sa pérennité. En tout cas, la presse universitaire via son journal Le Flambeau, son site web, sa troupe artistique et culturelle, l’ensemble de ses commissions et son plan d’action 2011/2013 entend jouer le rôle qui est le sien dans la réussite de ce grand chantier entamé par nos plus hautes autorités universitaires.
TAO IBRAHIM